«Après un choix un peu audacieux pour la ballade «Giselle» fin 2023, nous avons souhaité revenir à une formule plus traditionnelle pour un ballet important du répertoire», explique (rassure ?) Eric Quilleré, directeur de la danse de l’Opéra de Bordeaux. . Ce ballet est « Casse-Noisette », créé en 1892 sur la musique de Tchaïkovski, et qui n’a plus été vu au Grand-Théâtre depuis 2014, dans la version de Charles Jude. Du 5 au 31 décembre, il y aura 25 fois de danses, dont quatre dans un format plus court, destinées aux enfants. Détails
1 Une version d’Oslo
La chorégraphie dansée à Bordeaux est de Kaloyan Boyadjiev et vient d’Oslo. Ce Bulgare était soliste au Norwegian National Ballet et c’est pour lui qu’il a conçu cette version en 2016. En France, il est connu pour avoir remporté, en 2022, le Concours pour jeunes chorégraphes, lancé par les Ballets de Bordeaux et de Biarritz. .
« L’idée de Kaloyan est un aller-retour entre le réel et l’imaginaire de Clara, l’enfant qui devient une jeune femme et qui rêve de son premier amour », explique Eric Quilleré. Il s’agit d’un personnage double, joué par deux danseurs. Notamment de la part de la star Mathilde Froustey et Mélissa Patriarche au casting principal. Quant au casse-noix qu’on lui offre à Noël, elle imagine que c’est le garçon qu’elle a rencontré et dont elle est tombée amoureuse. »
Une cinquantaine de danseurs seront vus au Grand-Théâtre, dont une vingtaine qui dansent également pour l’Opéra de Paris. « Bordeaux est sans doute le seul ballet de province à mobiliser autant d’artistes. » Avec une technique 100% classique. « Il est important de se rappeler que la compagnie sait aussi danser cela. »
2 Une scénographie qui sort de la caricature
Au 19ème sièclee Les ballets et opéras du siècle cherchaient souvent à offrir un dépaysement à un public qui avait peu l’occasion de voyager, au risque de présenter des vues très « carte postale » des pays évoqués. « Casse-Noisette » n’échappe pas à cette tendance avec ses danses espagnoles, chinoises et arabes.
Présenter un ballet « classique, mais du XXIe siècle ».e siècle », le décorateur et costumier Jon Bausor a ensuite utilisé la musique pour montrer des scènes mettant en vedette du pain d’épice, des bonbons ou du chocolat. Mais il a également retenu des passages emblématiques comme les Flocons de neige, la « Valse des fleurs » ou encore la Bataille des Souris. L’idée est de conserver à « Casse-Noisette » son identité de ballet féerique.
3 Une coproduction franco-allemande
Détail de taille : à l’heure où tous les opéras français doivent surveiller attentivement leur budget, cette production est cofinancée par les Ballets de Bordeaux et de Leipzig. Les costumes et décors ont été confectionnés en Gironde, mais conçus pour être utilisés sur des scènes de tailles et de configurations différentes.
Concrètement, sur un cycle de trois ans, ce « Casse-Noisette » sera dansé deux fois en Allemagne et une fois en France. Il reviendra au Grand-Théâtre en 2027. Ceux qui n’ont pas trouvé de place cette année pourront retenter leur chance dans trois ans.
Tarifs : de 10 à 60 euros ; De 8 à 15 euros en version courte – opera-bordeaux.com