«Je veux l’ouvrir à tout le public»

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«Je veux l’ouvrir à tout le public»

Par

Emilie Salabelle

Publié le

1 décembre 2024 à 18h04

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Un environnement dédié à la musique classique, Sala Gaveau un nouveau chapitre de son histoire commence. Acheté le 21 octobre 2024 par l’entrepreneur Jean-Marc Dumontet, à la tête de cinq autres théâtres parisiens, l’adresse chère aux mélomanes depuis 1907 accueillera une une programmation plus éclectique à partir de septembre 2025. Mais il n’oubliera pas ses racines, promet le producteur, dont le nom est désormais associé aux stars de la comédie qu’il produit.

“C’est un nouveau défi”

Avec sa salle intimiste, sa tribune surmontée d’un majestueux orgue d’apparat, son acoustique jugée exceptionnelle, la salle Gaveau, située dans le 8ème arrondissement de Paris, a été l’occasion d’innombrables concerts prestigieux. Conçu à l’origine pour la musique de chambre et les récitals de piano (du nom de la fabrique de pianos Gaveau), il a accueilli des artistes classiques de renommée internationale.

Loin de l’ambiance chaleureuse de la musique de chambre, Jean-Marc Dumontet exerçait ses activités dans le chaudron de debout. Celui qui a révélé et produit Nicolas Canteloup, Alex Lutz, Fary et Panayotis Pascot, est également à la tête des théâtres du quartier Strasbourg-Saint-Denis -Montparnasse (Coil, Grand Point Virgule).

Gaveau jeta un coup d’œil à l’homme d’affaires « pourquoielle est différente. C’est un nouveau défi. Le but de la vie est de vivre de nombreuses aventures. » Intéressé par la musique classique, avec laquelle il « a une affinité », le producteur ne compte pas renier cet héritage. « J’ai envie de repartir de ce lieu d’excellence exceptionnel. Je suis conscient de ce que je rachète et que je fais partie d’une lignée. Mais j’espère y mettre beaucoup d’enthousiasme et de vie. »

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« Un quartier à dévoiler »

Son nouveau joyau ne manque pas de points forts : « L’esthétique est magnifique, l’acoustique très connue, la situation extraordinaire en hyper-centre, dans un quartier qui mérite d’être dévoilé car on a l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de lieux pour montrer. . Mais le théâtre du Rond-Point et les Champs-Élysées ne sont qu’à deux pas ! “, explique.

Jean-Marc Dumontet dans ses bureaux à Paris. (©ES / Actualités Paris)

La salle, qui aujourd’hui « fonctionne bien », a subi les tempêtes. En faillite, puis menacée de destruction pour faire place à un parking, elle est rachetée en 1978 par Chantal et Jean-Marie Fournier, un couple de musiciens passionnés. Le duo l’a préservé envers et contre tout pendant près de 50 ans et a fait ses adieux au nouveau propriétaire qui l’a racheté. 8 millions d’euros bonne volonté et image de marque. Les Fournier restent propriétaires des murs. Pour gagner leur confiance, nous avons dû démontrer notre confiance, explique l’investisseur. « Gaveau, ils l’ont sauvée, c’est toute leur vie. J’ai le devoir de m’entendre avec eux. Ce sont des gens passionnés, pour qui j’éprouve beaucoup de sympathie. »

“Apri la sala Gaveau”

En investissant son propre argent dans ce nouveau projet, le producteur se défend” une logique de croissance et de dynamisme, sinon nous fredonnons et tombons dans une routine. Avoir plusieurs sites est un danger permanent. Nous ne sommes jamais calmes, nous ne savons pas si ça va marcher, cela nous oblige à travailler et à être meilleurs.”

Face à l’image « froide et rigide » souvent associée à la musique classique, Jean-Marc Dumontet ambitionne « d’ouvrir la salle Gaveau à d’autres publics. Nous ne sommes jamais prisonniers d’une image. Un nouveau propriétaire a la possibilité d’avoir une nouvelle perspective et d’ajouter quelque chose de nouveau.

“Aucune discipline n’est exclue”

Doit-on s’attendre à voir, entre un récital et l’autre, des spectacles d’humour, des comédies musicales, des concerts acoustiques ? ” je suis plein d’idéesmais pour l’instant je n’en sais rien. Aujourd’hui je découvre le lieu, je le montre aux artistes, aux créateurs. Je voudrais qu’aucune discipline ne soit exclue, avec une base classique toujours très forte, qui ne se limite pas à la musique de chambre. Je ne m’interdis rien. Je sais que certaines pistes seront interrompues par des enjeux économiques, artistiques ou de configuration des salles.

Avec une scène sans coulisses et des dimensions plutôt réduites, les possibilités d’implantation semblent limitées. Rien pourtant qui fasse peur à Jean-Marc Dumontet : « Ladislas Chollat ​​a déjà réussi à monter ici une comédie musicale, avec son exceptionnel Oliver Twist ».

Le producteur sait cependant ce qu’on n’y trouvera plus : « L’héritage de conférences politiques Je ne suis pas intéressé. Je veux une programmation plus lisible et visible, moins polluée par ces conférences qui prennent trop de place”, glisse-t-il. Il est vrai que Gaveau, depuis sa création, a accueilli de nombreuses rencontres et débats d’idées, notamment de droite. Nicolas Sarkozy y a prononcé son premier discours en tant que président élu.

Une métamorphose a déjà commencé

Alors que la programmation de Dumontet s’affinera au fil du temps, Gaveau a déjà commencé à changer. Un nouveau café vient d’ouvrir, avec un restaurant de type « italien chic », situé dans l’atrium de la salle de spectacle. «C’est une façon de signaler facilement notre arrivée, en attendant de confirmer notre programmation et notre signature», explique l’entrepreneur. Quelquestravauxessentiellement esthétiques, elles ont été réalisées pour un montant de 300 000 euros. Le logo a été modifié. Quant à la chambre, « elle est très belle et en excellent état. »

Ironie du sort ou clin d’œil du destin, Jean-Marc Dumontet a ouvert les bureaux de sa société, JMD Production, rue Monceau alors qu’il cherchait un autre lieu tout aussi prestigieux. « J’ai répondu à un appel d’offres pour diriger leChambre Pleyelqui est à 10 minutes d’ici. Je ne l’ai pas gagné, mais je suis quand même en bonne position pour aller à Gaveau ! Mon investissement n’aura pas été vain”, sourit-il amusé. C’est une chance : aujourd’hui, relancer Gaveau lui prend un bon tiers de son temps.

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