Audemars Piguet sort une montre manifeste, l’artiste Kaws

Publié le 30 novembre 2024 à 18h13 / Modifié le 30 novembre 2024 à 21h14

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Il est des montres qui illustrent mieux que d’autres le destin contradictoire de l’horlogerie contemporaine – condamnée à fabriquer volontairement des objets dont le monde n’a pas besoin. La dernière Royal Oak Concept Tourbillon « Companion » d’Audemars Piguet, co-signée par l’artiste new-yorkais Kaws, de son vrai nom Brian Donnelly, est de cette trempe. Un travail manifeste d’une rigueur absolue, dont la création a mobilisé tout le savoir-faire d’une usine vieille de presque trois ans et ses praticiens les plus aguerris. Le projet a duré deux ans et a abouti à plusieurs innovations, dont un nouveau mécanisme d’affichage et une batterie de nouveaux procédés industriels. Tout cela au service d’une montre qui n’indique que l’heure et les minutes, souriante, amusante, légère comme un dessin animé.

Un tel programme ne pourrait commencer que par un choc des cultures. D’un côté, il y a Brian Donnelly, un artiste complet, surtout célébré pour son jouets artistiquesdes personnages transformistes aux oreilles en chou-fleur et aux yeux louches, drôles et cruels, enfants illégitimes d’Homer Simpson et de Cruella. De l’autre côté, Audemars Piguet, leader de la haute horlogerie et premier violon de la recherche et développement (R&D) appliquée aux montres. La fusion des deux mondes était sans doute inévitable, ce n’était qu’une question de temps. Le premier contact est établi en 2021, lorsque le plasticien rencontre l’ancien patron d’AP, François-Henry Bennahmias. Trois ans plus tard, le nouveau Royal Oak Concept est sous le toit. La production est lancée, série limitée à 250 exemplaires.