Cully et Évian, paradis de la musique

Premier rendez-vous de l’été, la Lavaux Classic a réalisé un remarquable 21^e édition, avec une fréquentation en hausse par rapport à 2023, malgré une météo contrastée. Guillaume Hersperger, le directeur artistique, s’est dit ravi du succès du festival OFF et des concerts de musique baroque, avec de grands noms comme William Christie, Théotime Langlois de Swarte, Mario Brunello.

Commencée sous la chaleur du 20 juin à l’Octogone de Pully avec le récital de piano d’Arcadi Volodos où l’on pouvait entendre les mouches voler, la manifestation s’est terminée fraîchement le dimanche 30 juin avec Béatrice Berrut à la Salle Davel de Cully au lieu de la Scène du Lac. . Des trois concerts prévus « au bord de l’eau » (c’était le maître mot du festival), celui de l’ensemble Espuma Antigua a apporté vendredi 28 sa touche crossover-baroque, mené par la voix de Flora Ageron, au coucher du soleil et le bruit des oiseaux. Seul concert malheureusement sur cet appareil en raison de la météo défavorable et de son avis de tempête.

Au temple de Cully, le dimanche 30 juin après-midi, le violoniste Théotime Langlois de Swarte a déclenché de véritables tempêtes de doubles croches, imitant les tempêtes de « L’Été » des « Quatre Saisons » avec ses inventifs collègues du Consort. Un contraste saisissant juste après un sublime air de l’opéra « Farnace » inspiré de « L’Hiver » du même Vivaldi. La soprano Gwendoline Blondeel a remplacé au pied levé la mezzo Adèle Charvet, malade. La chanteuse belge a fait fondre le public avec des tubes de Haendel, après avoir ciselé des airs français mélancoliques et sanguins de Francœur et de Montgaultier.

Le cadre des rencontres musicales

Sur la rive française du Léman, les Rencontres Musicales d’Évian ont débuté le 26 juin. L’un des temps forts de l’édition 2024 a été le récital donné dimanche 30 juin au soir par Sonya Yoncheva. La soprano bulgare formée à Genève est aujourd’hui l’une des reines incontestées du monde de l’opéra. La première partie du programme faisait la part belle aux découvertes, avec des mélodies peu jouées de Puccini et Verdi, deux compositeurs connus principalement pour leurs opéras. La deuxième partie était rythmée par des airs célèbres des opéras de Puccini, dont on célèbre cette année le 100e.^e anniversaire de sa mort. Sonya Yoncheva a captivé le public par sa voix ample et pulpeuse, son expressivité et son art des nuances, sans oublier son charisme scénique. Sa complicité avec son pianiste, Malcolm Martineau, a fait plaisir à voir.

L’événement se poursuit jusqu’au 6 juillet. La programmation est passionnante, d’autant que Renaud Capuçon a repris les rênes artistiques. Ce mardi 2 juillet au soir, le pianiste Bertrand Chamayou devrait faire des étincelles. Puis on retiendra un hommage à Daniel Barenboim le 3, avec Renaud Capuçon au violon, Edgar Moreau au violoncelle et Martha Argerich au piano. Le célèbre chef d’orchestre et pianiste aurait dû être présent, mais des problèmes de santé l’empêcheront de faire le déplacement. Le 4, c’est le nouveau chouchou de la baguette, Klaus Mäkelä, qui dirigera l’Orchestre de Paris, dont il est le directeur musical. Le 5, les mélomanes pourront applaudir l’étoile montante du clavier, Alexandra Dovgan. La plupart des concerts ont lieu à La Grange au Lac, une salle tout en bois, nichée dans un splendide parc surplombant le lac Léman et parsemé d’arbres centenaires. Une deuxième salle est actuellement en construction, qui devrait accueillir ses premiers concerts en décembre 2025.

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