Traçage insuffisant des œuvres pour la collection Bührle

Traçage insuffisant des œuvres pour la collection Bührle
Traçage insuffisant des œuvres pour la collection Bührle

Keystone-SDA

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28 juin 2024 – 14h54

(Keystone-ATS) La traçabilité de la provenance des œuvres de la collection Bührle est incomplète. C’est l’avis d’experts mandatés par les autorités zurichoises et le Kunsthaus Zurich. La Fondation Bührle doit prendre des mesures supplémentaires pour répondre aux exigences du musée.

La fondation doit entreprendre de nouvelles recherches pour faire la lumière sur les anciens propriétaires juifs et la spoliation des œuvres, liée aux persécutions nazies, estime l’équipe dirigée par Raphael Gross.

Devant les médias réunis vendredi à Zurich, l’historien a également exigé que la Société d’art, qui chapeaute le Kunsthaus, nomme un comité multidisciplinaire pour élaborer des critères d’évaluation des spoliations nazies.

Ces critères doivent prévaloir tant pour la collection propre du Kunsthaus que pour les œuvres qui lui sont prêtées de manière permanente. Le rapport indépendant des historiens recommande également à l’Art Society d’engager une réflexion sur le titre « Collection Emil Bührle » de l’exposition permanente controversée.

Pas de collection sans butin nazi

La prestigieuse collection constituée par le marchand d’armes zurichois entre 1936 et 1956 comprend 633 œuvres. Beaucoup d’entre elles appartenaient à des propriétaires juifs au moment de la Seconde Guerre mondiale. Celles-ci parvinrent à Emil Bührle directement ou par plusieurs intermédiaires.

« Sans la persécution des Juifs par les nazis, la collection Bührle n’aurait jamais atteint un tel niveau », souligne Raphael Gross, directeur du Musée historique allemand. C’est pourquoi cette collection fait partie de l’histoire suisse et de l’histoire juive.

Vingt cas suspects supplémentaires

L’expertise indépendante a également permis d’éclairer en profondeur la provenance de cinq œuvres de la collection. Les historiens ont découvert des faits que les recherches menées par la Fondation Bührle n’avaient pas permis d’établir.

Jusqu’à présent, la fondation a identifié d’anciens propriétaires juifs dans 41 cas. Les recherches d’experts indépendants ont révélé une vingtaine de cas supplémentaires de ce type, marqués par un probable changement de propriétaire entre 1933 et 1945.

« L’exigence de présenter la collection dans son contexte historique ne pourra être respectée que lorsque de nouvelles recherches sur ces cas supplémentaires auront été entreprises », souligne Raphael Gross.

Réaction des agents mi-juillet

Mandats du rapport indépendant, la ville, le canton et le Kunsthaus ont annoncé, dans un communiqué, qu’ils allaient analyser les observations des experts. Ils comptent prendre position à la mi-juillet.

Il y a deux semaines, la Fondation Bührle a retiré cinq œuvres présentées au Kunsthaus, en raison d’une nouvelle évaluation de leur cas. Elle entend trouver une solution avec les descendants de leurs anciens propriétaires ou avec leurs successeurs légaux.

 
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