Après le phénomène « Barbenheimer », la vague « Glicked » ? Aux Etats-Unis, les exploitants de salles de cinéma espèrent que la sortie ce week-end de deux des films les plus attendus de l’année, “Gladiator II” et “Wicked”, enflammera le box-office comme “Barbie” et “Oppenheimer” en 2023.
“Gladiator II” marque le retour de Ridley Scott dans la Rome antique, 24 ans après sa première épopée couronnée par l’Oscar du meilleur film. “Wicked” adapte pour le grand écran une célèbre comédie musicale de Broadway, qui raconte les aventures de la sorcière du “Magicien d’Oz”.
Produits respectivement par les géants Paramount et Universal, les deux films bénéficient d’énormes campagnes marketing.
Internet regorge déjà de mèmes « Glicked » ou « Wickiator », tandis que les multiplexes et les centres commerciaux du pays sont décorés dans les tons verts et roses associés aux sorcières « Wicked » ou aux mini-Colisée en carton.
Personne ne sait si les fans porteront des robes ou des chapeaux de sorcière, comme ils y sont invités, mais les opérateurs salivent d’impatience.
“Je suis convaincu que ce sera le plus grand Thanksgiving que l’industrie ait jamais connu”, a déclaré à l’AFP Jordan Hohman, directeur des Phoenix Theatres.
Dans cette chaîne de cinéma, les réservations pour « Wicked », dans lequel joue la pop star Ariana Grande, sont 63 % plus élevées que celles du succès mondial « Barbie » avant sa sortie l’année dernière.
– Bravo –
Les cinémas américains se sont peut-être rétablis, mais ils n’ont jamais retrouvé leurs niveaux de fréquentation d’avant la pandémie.
Ils auront peut-être bien besoin d’un coup de main en 2024, année où les plannings ont été perturbés par les retards de nombreuses productions dus à la grève qui a paralysé Hollywood pendant six mois en 2023.
Seuls quelques films se sont démarqués, comme « Viceversa 2 » de Pixar ou « Deadpool & Wolverine » de cet été. Annoncé comme un succès, « Joker : Folie à Deux » se transforme en échec commercial.
Dans ce contexte, l’été record 2023 apporté par « Barbie » et sa poupée au peroxyde, ainsi que « Oppenheimer », portrait du père de la bombe atomique, sont une recette à suivre. Lors de leur week-end d’ouverture, les deux films ont rapporté 245 millions de dollars en Amérique du Nord.
Les studios sont historiquement réticents à sortir deux blockbusters en même temps.
Mais comme le duo « Barbenheimer », « Wicked » et « Gladiator II » « ne se marchent pas sur les pieds », observe David A. Gross de Franchise Entertainment Research.
«Ils s’adressent à des publics différents», rappelle-t-il, avec une distinction de genre en marketing.
Les publicités pour « Gladiator II » sont omniprésentes lors des matchs de football américain, tandis qu’une ligne de maquillage inspirée de « Wicked » est déjà en vente.
– « Scénario inattendu » –
Au Cinema Con, la messe printanière annuelle de l’industrie à Las Vegas, Paramount s’est installé au casino Ceasar’s Palace et a fait venir l’un de ses managers sur un char, flanqué de plusieurs soldats romains.
De son côté, Universal a distribué des milliers de fleurs en plastique vertes et roses pour illuminer sa conférence sur le thème « Wicked ».
Mais malgré cette profusion de moyens, il sera difficile d’égaler les sommets atteints par “Barbie” et “Oppenheimer”.
“Barbenheimer était un exemple de surperformance massive de deux films, (…) un scénario idéal inattendu”, prévient Daniel Lora, expert de Boxoffice Media.
Toutefois, les premiers indicateurs restent encourageants.
“Gladiator II” a déjà été diffusé dans des dizaines d’autres pays la semaine dernière et a rapporté 87 millions de dollars. Paramount espère des chiffres similaires aux États-Unis ce week-end.
Pour « Wicked », Universal – qui a produit « Oppenheimer » – espère dépasser les 100 millions de dollars au box-office nord-américain ce week-end.
Des perspectives rassurantes pour les exploitants de salles, qui comptent aussi sur le dessin animé Disney “Moana 2” d’ici la fin de l’année.
En 2024, « je ne pense pas qu’il s’agisse d’un phénomène à deux images », déclare Cory Jacobson, directeur de Phoenix Theatres. “Je pense qu’il y aura un phénomène de trois films.”
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