Pour lui rendre hommage, Flagey accueillera le 29 novembre le pianiste François Mardirossian, qui interprétera ses œuvres principales, le conférencier Amaury Cornu, conférencier spécialisé dans le compositeur ainsi que la Philharmonie de Bruxelles et le groupe Ill Considéré qui interprétera l’album. Moondog (1969) dans son intégralité. Deux documentaires : L’histoire de Moondog et Le compositeur viking de la 6e Avenue sera également diffusé.
Né en 1916 au Kansas, Louis Thomas Hardin a six ans lorsqu’il visite une réserve indienne Arapaho avec son père, pasteur épiscopalien, où il assiste à une danse du soleil. Il ne le sait pas encore, mais cette expérience musicale le marquera à vie, et imprégnera toute son œuvre de compositeur. En 1932, un bâton de dynamite lui explose au visage et le rend aveugle. Il a ensuite commencé à fréquenter une école pour aveugles où il a appris à jouer du violon, du piano et de l’orgue. À 27 ans, il s’installe à Memphis pour étudier la musique et l’année suivante, il s’installe à New York où il reste trente ans. Il y rencontre le chef d’orchestre et compositeur Leonard Bernstein et fréquente les musiciens de jazz Charlie Parker et Benny Goodman tout en vendant des poèmes dans la rue pour survivre.
“C’est incroyable comme je me sens protégé, grâce à la musique, de ce monde fou”
Têtes grises et têtes blondes
« La Convention de Genève interdit désormais à un journaliste ou à un auteur de qualifier un musicien d’inclassable. Mais je pense qu’il n’y a pas de terme qui corresponde mieux à Moondog. C’est un musicien qui fédère tous les publics et attire aussi bien les têtes blondes que les têtes grises, les amateurs de jazz et les amateurs de musique classique. Il a également été cité par Steve Reich et Philippe Glass comme le père de la musique répétitive américaine, ce qui n’est pas rien. , même s’il a réfuté cette étiquette”s’enthousiasme Amaury Cornut, spécialiste du compositeur depuis 15 ans, «presque la moitié de ma vie, et sans jamais m’ennuyer.
« Quand vous donnez le même concert tous les soirs, vous ne faites plus de musique, vous vendez un produit »
« Moondog a arrangé des années avant tout le monde tous les éléments qui caractérisent la musique dite minimaliste. Il n’a pas peur de revenir à la pulsation que la musique savante avait chassée et à la musique tonale, là où ses contemporains écrivent de la musique atonale. Il utilise également des matériaux musicaux très simples, ce qui donne lieu à des mélodies qui peuvent paraître naïves mais qui sont bien plus singulières et complexes qu’on pourrait le penser. C’est un compositeur qui inspire. la force de la liberté créative et la confiance qu’il avait dans ses idées. Tout au long de sa vie, il n’a jamais fait de choix entre la musique savante et la musique populaire. C’est ce qui rend sa musique si immédiate. C’est aussi ce qui l’a mis au ban du monde de la musique classique dont il rêvait de faire partie. En interprétant sa musique le 29 novembre, le Brussels Philharmonic lui fera donc un très beau cadeau.”, conclut le spécialiste.
⇒ Moondog, à Flagey, le 29 novembre. Infos : www.flagey.be/fr/moondog