Une exposition rétrospective des œuvres du peintre Mouhamadou Ndoye Douts est organisée à la Galerie nationale de Dakar pour rendre hommage à cette figure de l’art contemporain sénégalais. L’exposition, inaugurée samedi dernier, fait partie du programme « In » de la 15e Biennale d’art contemporain africain de Dakar. Paire O. SOW –
La Galerie nationale d’art de Dakar est l’attraction des passionnés d’art visuel dans le cadre de cette 15ème Biennale d’art contemporain africain de Dakar. En effet, un bel hommage est rendu à Mouhamadou Ndoye Douts, peintre, réalisateur et scénariste, décédé le 9 juin 2023. Cet hommage bien mérité est couronné par une exposition émouvante de 37 œuvres de son atelier situé dans sa maison à Djender, un village Lébou qui l’a vu naître. Estampillée « Hommage », l’exposition, présentée par le critique d’art Silvain Sankalé, présente une belle palette d’expressions artistiques allant de la peinture sur toile au crayon et/ou acrylique, en passant par des morceaux de films qui ont été exploités, notamment son film d’animation qui est une merveille de sensibilité. Diplômé de l’Ecole Nationale des Arts en 1999, Douts Ndoye, son nom d’artiste et parrain posthume de cette biennale, s’est fait connaître grâce à ses peintures inspirées de l’architecture des quartiers populeux de la Gueule Tapée, de la Médina où il a vécu pendant longtemps. Rappelons que le Président Bassirou Diomaye Faye, lors de la cérémonie officielle d’ouverture, s’est félicité du choix des organisateurs de cette édition de rendre hommage au regretté artiste Mouhamadou Ndoye Douts, décédé en juin 2023 à l’âge de 50 ans. “Douts, appelé si jeune, il y a un an, au Seigneur, s’est particulièrement distingué au sein de la communauté par des actes de gentillesse et de solidarité, notamment en construisant des salles de classe et en fournissant des équipements et des consommables aux formations sanitaires, entre autres”, a-t-il souligné. a témoigné.
« Une explosion de vie »
En présentant l’exposition, le commissaire Silvain Sankalé a précisé qu’il ne s’agit pas d’une triste exposition, ni d’un tombeau, mais d’un instantané de la vie de feu Mouhamadou Ndoye Douts. « Nous voulions faire une exposition qui lui ressemble. Ce n’est pas une triste exposition, ce n’est pas un tombeau, c’est un élan de vie, comme lui-même l’était. Et toutes les couleurs qui sont là montrent clairement qu’il est toujours avec nous, et c’est ce que nous avons essayé de refléter”, a expliqué Silvain Sankalé. Pour le critique d’art, en rendant hommage à Douts à travers cette exposition, ils ont tenté de repenser l’espace de la galerie, beaucoup plus vaste, mais qu’il a rendu plus intimiste, joyeux et vivant. « Pour ceux qui ont connu Douts, on sait que c’était une personne qui avait un sens de l’humour extraordinaire, très gentil, toujours souriant. Et c’est ce que nous avons essayé de refléter dans cette exposition. Et toutes les pièces qui s’y trouvent sont des pièces qui étaient dans son atelier. Les panneaux sont vides car, en réalité, il n’a pas donné de titres à ces œuvres. Et c’est aussi un clin d’œil qui aurait certainement plu à Douts”, a déclaré le commissaire de l’exposition.
« Douts, le plus absent à la Biennale »
La scénographie de l’œuvre exposée est une création de l’architecte sénégalaise vivant aux États-Unis, Khady Kassé. En fait, même les larmes ont coulé lors de l’inauguration. L’exposition a suscité un grand intérêt auprès des passants du 19 avenue Hassan II, mais également auprès des artistes, parents et amis. Ne manquez pas de vous arrêter et de regarder les œuvres de cette figure emblématique de la scène artistique sénégalaise. « C’est un grand moment d’émotion, de sensibilité, car nous avons voulu rendre hommage à un grand homme : Mamadou Ndoye Douts. Il y a beaucoup de larmes. Et où il en est aujourd’hui, il devrait être très fier. Nous sommes très fiers de lui, fiers de rendre hommage à une figure emblématique de la scène artistique sénégalaise, africaine et mondiale », déclare Mariéme Ba, secrétaire générale de la biennale. Rendant idéalement hommage à Douts, dit-il, « conserve de bons souvenirs, une idée très fine de sa démarche, de sa conception et de son engagement dans la vie et autour de sa communauté. Nous réitérons nos remerciements à toute sa famille. Et il y aura certainement d’autres hommages à Douts, car il est le plus absent de cette biennale.