“Dizzy Gillespie m’a signé sans m’entendre jouer”

“Dizzy Gillespie m’a signé sans m’entendre jouer”
“Dizzy Gillespie m’a signé sans m’entendre jouer”

l’essentiel
Le pianiste américain Kenny Barron se produira en trio aux Grands Interprètes, lundi 18 novembre à la Halle aux Grains, avec Kiyoshi Kitagawa à la contrebasse et Johnathan Blake à la batterie. Ce sera du jazz !

Vous avez carte blanche pour vous produire le 18 novembre dans le cadre des Grands Interprètes de Toulouse. A quoi vas-tu jouer ?

Nous jouerons une sélection de musique de notre dernier album « Beyond This Place ». J’aime aussi jouer un morceau de Monk et nous inclurons probablement un medley pour piano solo.

L’été dernier, au festival Jazz in Marciac, le public a été séduit par votre swing… Est-ce un style ou un état d’esprit ?

Le swing est un style de jazz défini par son approche du rythme. Bien sûr, comme tout musicien de jazz, mon expérience et mes réflexions se reflètent dans la façon dont j’interprète le rythme.

Quels souvenirs gardez-vous de vos débuts avec Dizzy Gillespie ?

Je venais d’emménager à New York et je vivais à côté d’un club appelé The Five Spot. Je suis allé voir James Moody qui connaissait mon frère Bill qui était saxophoniste et j’ai pu l’essayer. Moody m’a embauché immédiatement et j’ai joué avec lui pendant un moment. Peu de temps après, Dizzy forme un quintette comprenant Moody et, à l’époque, son pianiste Lalo Schfrin. Plus tard, j’ai rencontré Moody dans la rue et il m’a dit que Lalo quittait le groupe et m’a demandé si j’étais intéressé. Je venais de me marier et je ne travaillais pas à ce moment-là. Je suis donc allé au Birdland, un célèbre club de jazz de New York, et j’ai parlé à Dizzy, il m’a engagé sans jamais m’avoir entendu jouer une seule note. Il l’a entièrement basé sur la recommandation de Moody’s. Je suis resté dans le groupe pendant quatre ans et ce fut l’une des meilleures expériences de ma vie. J’ai appris à utiliser l’espace et à construire un solo au lieu de tout jouer en même temps. Un solo doit avoir du relief, des hauts et des bas. J’ai aussi appris à entrer en relation avec les autres, à être chef d’orchestre, notamment par l’observation. Il était très respectueux de ses musiciens, très juste. Il avait ses exigences : être à l’heure, faire son travail.

Comment avez-vous surmonté une carrière de 60 ans au plus haut niveau ?

Je pense que c’est important de jouer. Vous ne pouvez pas simplement étudier. Il faut jouer devant des gens, il faut jouer avec des gens qui sont meilleurs que soi. J’ai toujours essayé de m’améliorer en m’entourant de musiciens qui me poussaient à m’épanouir, quel que soit leur âge. J’aime jouer avec des musiciens plus jeunes qui peuvent me mettre au défi, comme Johnathan Blake, Savannah Harris, Endea Owens, et bien sûr, travailler m’aide aussi.

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À quoi aimes-tu jouer aujourd’hui ?

Le jazz sous toutes ses formes.

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Quels sont vos projets ?

Je viens d’arranger et de présenter plusieurs de mes compositions pour cordes au Berklee College of Music. Nous avons pu nous produire en Europe et j’ai hâte de faire plus de concerts.

Lundi 18 novembre à 20h, à la Halle aux Grains (place Dupuy) à Toulouse. Tarifs : de 20 € à 77 €. Comme. 05 61 21 09 00. www.grandsinterpretes.com
 
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