A travers “Les Fugitifs de Tindouf”, Abdelhak Najib retrace l’histoire d’une évasion audacieuse, celle de cinq hommes et deux femmes, qui ont réussi à s’évader des camps, sept jours avant le cinquantième anniversaire de la Marche verte. Armés de quelques provisions de base, dont de l’eau, des dattes et une radio, ils entreprennent une marche périlleuse à travers une partie du désert entre l’Algérie et le Sahara marocain. Leur fuite, marquée par la fatigue, la faim et les dangers omniprésents, devient une véritable épreuve de survie, durant laquelle ils sont constamment pourchassés par des patrouilles et des bandits, face à l’immensité hostile du désert.
Adam, Nouh, Mariam, Fatema, Mohamed, Brahim, Driss, Daoud et Saleh sont des résistants qui, après avoir enduré plus de 23 ans d’emprisonnement dans les camps de Rabouni, parviennent à éliminer leurs ravisseurs et à retrouver leur liberté. Leur fuite, au-delà de l’aspect physique, symbolise une recherche de rédemption et de reconquête de soi après des années de servitude. Ils transportent avec eux des documents hautement confidentiels, qu’ils protègent au péril de leur vie. Le désert, bien qu’il soit leur épreuve extrême, devient aussi le théâtre de leur révolte silencieuse. “Ils marchent la nuit et se cachent le jour», lit-on dans un communiqué.
Le film, dont les personnages sombrent parfois dans la folie à cause de l’isolement et du dénuement, propose des scènes poignantes dans lesquelles des fugitifs, coupés du monde après l’épuisement des batteries de leur radio, imaginent des émissions fictives, des matchs de football et des célébrations pour célébrer la libération de Tindouf. Leurs hallucinations, mêlées à la réalité implacable du désert, rendent leur évasion encore plus difficile, les rapprochant chaque jour d’une issue incertaine.
«Les jours et les nuits passent. Les fugitifs s’approchent d’un village abandonné. Ils n’ont plus la force de continuer. Ils attendent la nuit pour puiser dans leurs dernières forces et s’y glisser. Ils marchent, rampent sur le sable, jusqu’à s’évanouir. Lorsque l’un d’eux revient à lui, il voit une arme pointée sur sa tempe. C’est un soldat…», poursuit la même Source.
Le casting principal marocain, avec Driss Roukhe, Mohamed Choubi, Kamal Haimoud et Abdelhak Najib lui-même, incarne avec force et émotion cette lutte pour la survie et la liberté. La caméra, dans un style réaliste et engageant, suit les personnages à travers les dunes du Sahara, où chaque pas est un défi, chaque instant une confrontation avec la mort.
« Les échappés de Tindouf » est bien plus qu’un simple film d’évasion. C’est un hommage aux milliers de Marocains qui ont subi les horreurs de l’emprisonnement dans les camps de Tindouf, dénonçant la barbarie du Polisario. En alliant drame humain et réflexion sur la question du Sahara marocain, Abdelhak Najib crée une œuvre à la fois touchante et nécessaire, qui met en lumière une réalité souvent méconnue.
Ce film, par sa profondeur cinématographique et son engagement politique, témoigne du courage indéfectible de ceux qui ont refusé de se soumettre, au prix de leur vie. “Ce film est leur histoire. Ce film est leur témoignage», conclut le communiqué.