La grande aventure de la rivière Magpie

Un castor glisse paisiblement sur le quai, sans être dérangé par l’agitation ambiante : des humains chargent une quantité phénoménale de matériel dans un hydravion, d’autres humains cachent à peine leur hâte de monter à bord.


Publié à 1h37

Mis à jour à 11h30

Nous descendons une partie de la rivière Magpie, sur la Côte-Nord, pour une expédition d’une semaine en rafting. Cette rivière est une légende dans le monde des eaux vives. Vous devez être un pagayeur expérimenté pour vous y attaquer en canoë ou en kayak. C’est beaucoup plus accessible en rafting. Pour participer à une sortie guidée, comme celle proposée par les Karavaniers, il n’est pas nécessaire de connaître les techniques d’eaux vives. Par contre, il faut être en forme, aimer les montées d’adrénaline et être à l’aise sur l’eau. Ainsi que dans l’eau…

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PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE

La rivière Magpie est l’une des plus grandes rivières de rafting de la planète.

L’hydravion nous dépose près d’un ancien camp de chasse au sud du lac Magpie et nous passons le reste de l’après-midi à gonfler les radeaux et à monter les catarafts, bateaux à double coque qui serviront à transporter notre matériel. . Le grand départ sur l’eau, c’est demain. Ce soir, le défi est de déguster du homard grillé et du fudge aux canneberges sans trop se salir. Nous n’aurons pas accès à une douche pendant un moment.

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Un petit homard pour commencer l’expédition.

Au petit matin, l’expédition démarre, après le chargement des catarafts, une petite leçon de pagayage, les consignes de sécurité et la difficile tâche d’enfiler une combinaison isotherme étanche.

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Un peu nerveux avant nos premiers rapides

Nous rencontrons bientôt les premiers rapides. Dans un premier radeau, Mathieu Bourdon, propriétaire de Noryak, la société partenaire des Karavaniers, suit une ligne relativement prudente (le mot « relativement » est ici important). Dans le deuxième radeau, son frère Jean-François est un peu plus audacieux. Mais tous les passagers restent à bord, bien que plus mouillés qu’au départ.






Les rapides se succèdent (s’agit-il des rapides Blanche-Neige ou des rapides Porcupine ? On se perd). Il n’y a pas beaucoup de temps d’arrêt.

Parfois, nous atterrissons sur un morceau de rocher pour permettre aux guides de jauger les rapides devant eux et de planifier un parcours plus ou moins tumultueux, selon leurs envies.

Nous nous arrêtons pour installer notre campement au pied d’une série de rapides. C’est au son de l’eau rugissante que l’on déguste un poké de crevettes, préparé notamment par les timoniers du cataraft, Nicolas Auger et Ariel Desrosiers, de vrais gourmets. Le temps est pluvieux, ce n’est pas aujourd’hui que nous pourrons faire sécher nos combinaisons isothermes.

Nous avons du temps devant nous, nous pouvons nous permettre une petite journée de repos pour explorer une jolie cascade ou pêcher la truite. Celui-ci est souvent petit, il est rejeté dans les vagues. Mais certains spécimens sont plus gros et finiront sur le grill.

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Vous devez participer aux portages lorsque les rapides sont infranchissables.

Le retour à la rivière s’effectue le lendemain, avec une autre série de rapides très vigoureux. L’un d’eux n’est pas praticable, même en radeau. Il faut faire un court portage. Ce qui implique de décharger les catarafts et de transporter le matériel de camping, les tables, les chaises, les caisses et les glacières. Heureusement, nous avons dévoré la tarte au chocolat hier soir, ça a allégé le tout.

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La corde est l’art de faire glisser des radeaux sur l’eau en les contrôlant avec une corde, lorsque les rapides sont trop intenses.

Nous arrivons à une autre série de rapides, Psycho, un nom un peu inquiétant. Cette fois, nous ne faisons pas de portage, mais de cordage : il s’agit de pousser les radeaux sans passagers dans les rapides et de diriger les bateaux avec des cordages. « Essayer de les diriger » serait plus exact.






Nous remontons à bord et naviguons paisiblement jusqu’à notre camping sur l’île de Chablis.

L’endroit est superbe, entouré de hautes falaises. A notre arrivée, un jeune ours noir, sur le rivage, disparaît rapidement. Hmm. Cela pourrait être une soirée intéressante.

Au final, ce n’est pas l’ours qui s’avère inquiétant, mais une souris particulièrement peu gênée qui se faufile dans nos sacs à la recherche d’une collation dès que l’on tourne le dos. Elle finit par se lasser de ce petit jeu et on peut enfin se détendre sous un ciel très étoilé avec un risotto, suivi d’un trottoir aux bleuets de la Côte-Nord.

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Un petit sauna fait maison. Très apprécié lorsque le temps est un peu maussade.

Une autre journée de congé nous permet d’explorer la forêt boréale et son abondance de mousses, de lichens et de champignons, et d’admirer la vallée d’en haut. Le temps est un peu triste. Certains participants choisissent de rester au camp et, sous les instructions de Jean-François, construisent un sauna fait maison au bord de l’eau. Bienveillants, ils permettent aux randonneurs gelés de découvrir l’installation à leur retour.

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L’un des barreurs, Ariel Desrosiers, est fier de sa descente en kayak pendant la pause déjeuner.

Le soleil est au rendez-vous le lendemain, tout comme les rapides, dont ceux du Saxophone, qui comportent un bon jeu de vagues, un virage en épingle et une descente brutale dans un trou impressionnant. Quelque chose pour te réveiller. Nous dînons immédiatement à côté. Ce qui permet à Nicolas et Ariel de sortir des kayaks gonflables et de s’amuser à descendre le dernier tronçon mousseux, avec une relative réussite. Et beaucoup de plaisir.






Nous campons à la Pétanque, un terrain de galets très ronds qui se prêtent particulièrement bien à ce jeu. Il y a des traces d’orignaux à proximité, ainsi que celles de ce qui pourrait être un loup. Celles-ci sont quasiment effacées, la bête est sans doute loin d’ici. Même l’odeur invitante du flétan grillé sur le feu ne devrait pas le faire revenir.

La dernière journée de rafting nous apporte un autre petit portage et deux rapides de catégorie R5, difficiles qui nécessitent une grande technicité de la part de nos barreurs. La dernière série, Borealis, nous permet d’apprendre un nouveau terme : le sous-marinage. Nous sommes sous l’eau lorsque des trombes d’eau remplissent le radeau, qui continue son bon chemin et finit par ressortir au fond, comme si de rien n’était. Tous les passagers tiennent le coup, il ne sera pas nécessaire de les repêcher ici et là.

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Pendant que le barreur Mathieu Bourdon donne les dernières instructions, les pagayeurs se préparent à une rude descente.

L’aventure se termine par un dernier petit portage et la perspective de vêtements secs. Et la tristesse de ne pas pouvoir ramener les cuisiniers avec nous.

Les frais de ce voyage ont été en grande partie payés par les Karavaniers, qui n’ont exercé aucun droit de regard sur le contenu de ce rapport.

Visitez le site des Karavaniers

 
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