l’essentiel
Les Montalbanais Caroline, Thomas et leurs enfants parcourent l’Amérique du Sud en tandem. 5 000 km à quatre à l’autre bout du monde : sans doute, cela nous rapproche.
C’est le rêve de nombreux Français. Sauf qu’ils ont osé le transformer en réalité. Ces dernières années, les Montalbanais Thomas et Caroline sont happés par « le rythme effréné » du quotidien. Lui est cadre dans un groupe de BTP, elle est enseignante au centre-ville de Montauban. Entre-temps, le couple a donné naissance à deux beaux enfants : Paul, 10 ans, et Marie, presque 5 ans. Après trois précédentes expériences en France et en Europe, la décision est prise : direction l’Amérique du Sud. En vélo.
« Ce n’est pas un projet qui est arrivé par hasard : petit à petit, nous avons gagné en durée et en complexité. C’est un processus progressif», explique Thomas qui, avec sa tribu, a quitté la ville d’Ingres en juillet. « Nous avions envie tous les quatre de nous retrouver, de découvrir le monde, des cultures différentes et de rencontrer des gens d’autres horizons », poursuit le père de famille lors d’une escale à Salta, en Argentine.
Après 1 000 km au Pérou depuis Lima, tout autant en Bolivie, les Montalbanais se rapprochent doucement de la frontière chilienne. « Ce ne sont que des pays où l’on parle espagnol. C’est plus facile pour les enfants», glisse ce Nordiste qui a dû prendre des cours auprès de l’association des Servantes, au Vieux Collège, avant d’enfourcher son vélo. Heureusement, Madame est plus « avisée » et les enfants apprennent à la vitesse de la lumière.
“Le plus dur, c’est de se lancer”
À cet égard, Marie est entre de bonnes mains avec sa mère, institutrice en maternelle, et Paul reste en contact permanent avec le collège Saint-Théodard, qu’il rejoindra en présentiel fin janvier, à leur retour en France.
D’ici là, il reste 1 500 km à parcourir pour découvrir le Chili et rejoindre Santiago, la destination finale. « Le matin, nous faisons du vélo entre quatre et cinq heures et l’après-midi, nous en profitons pour rencontrer les locaux dans les petits villages. Nous avons des tandems allemands et spontanément, les gens viennent nous voir pour nous poser des questions. Et ils trouvent ça génial qu’on soit français ! On touche vraiment à l’image positive du pays. Mais neuf fois sur dix, on nous parle de Kylian Mbappé, pas de la Tour Eiffel», s’amuse Thomas, qui tient un carnet de voyage bien garni sur le blog familial*.
Les bivouacs, parfois les hôtels, histoire de respirer un peu, cette soirée mémorable avec des Péruviens mais aussi, les échanges enrichissants avec d’autres cyclistes qui partagent conseils et bons plans : la famille aime raconter son quotidien en ligne. Cela lui permet d’entretenir un lien précieux avec son entourage et tous les curieux. « Il ne faut pas y croire : tout n’est pas toujours rose, on a aussi des moments de fatigue, des galères mais ça nous fait grandir tous les quatre. Car malgré tout, il s’agit aussi de se rencontrer. Nous sommes confrontés à des difficultés que nous n’avons pas l’occasion de vivre dans notre quotidien de Français. Et nous les affrontons à quatre. »
Avec le recul, le Montalbanais en est convaincu : « Le plus dur, c’est de se lancer. Tout le reste se produit naturellement. »
*Contact : www.lesbrullacavelo.fr
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