Bardet, Décathlon-AG2R, Alaphilippe… Ces Français qui ont brillé ou échoué en 2024

Bardet, Décathlon-AG2R, Alaphilippe… Ces Français qui ont brillé ou échoué en 2024
Bardet, Décathlon-AG2R, Alaphilippe… Ces Français qui ont brillé ou échoué en 2024

Découvrez quels coureurs et quelles équipes ont étonné ou déçu cette année grâce au baromètre de la rubrique cyclisme du Figaro.

EN HAUSSE

L’équipe de est là pour ses JO

S’il y avait une course à retenir de cette année 2024 côté français, ce serait sans doute celle du 3 août dernier. Date à laquelle Valentin Madouas et Christophe Laporte, sous les couleurs de l’équipe de France dirigée par Thomas Voeckler, ont réalisé le “la course d’une vie” pour remporter les médailles olympiques d’argent et de bronze sous la Tour Eiffel, derrière l’intouchable Remco Evenepoel. Très attendus à domicile après des succès aux Mondiaux (Alaphilippe 2020 et 2021) et aux Championnats d’Europe (Laporte 2023), les Bleus ont répondu présent le jour J par une performance collective remarquable. Poussé, aussi, par un public bleu-blanc-rouge exceptionnel dans les rues de Montmartre. T.J.

Romain Bardet, une dernière danse en jaune

À 33 ans, il ne s’attendait pas à une fin aussi heureuse. Romain Bardet prendra sa retraite en juin prochain après le Critérium du Dauphiné. Sa 9e place au général dans un Giro compliqué en début de saison n’augure rien de bon. L’Auvergnat a cependant repoussé ses limites en s’offrant une 2e place sur Liège-Bastogne-Liège (son meilleur résultat sur un Monument) et un Tour de France exceptionnel. Pour sa dernière Grande Boucle, il remporte la tunique pour laquelle il s’est battu toute sa vie. Au terme d’une magnifique première étape, le coureur DSM a levé les bras à Rimini après une incroyable échappée avec un de ses équipiers. Pour la première fois de sa carrière, il enfile la tunique jaune sur les épaules pour son 11e et dernier Tour de France. Certainement l’image de la saison côté français. ED

Cédrine Kerbaol, toujours la première

Quoi qu’il arrive, Cédrine Kerbaol restera comme la première Tricolore à remporter la nouvelle version du Tour de France féminin (créé en 2022). A Morteau lors de la 6ème étape, le Breton, membre de l’équipe allemande Ceratizit, est parti seul en finale de l’étape pour remporter un succès en solitaire. Grâce à sa performance et sa bonne saison (elle a remporté la classique italienne des Trois Vallées Varésines), elle décroche un contrat dans l’une des plus grosses structures du peloton féminin : EF-Oatly Cannondale. ED

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Décathlon-AG2R, en pleine forme

30 victoires en 2024, c’est ce qu’on appelle une arrivée en trombe au sein du peloton mondial. Nouveau sponsor principal aux côtés de l’historique AG2R, Decathlon a vu ses coureurs (douze différents) enchaîner les succès avec un succès insolent, notamment en avril et mai. Double champion de France (Lapeira en course en ligne, Armirail en contre-la-montre), brillant sur le Giro (Valentin Paret-Peintre 10ème étape, Vendrame 19ème) et la Vuelta (Ben O’Connor 6ème étape et long maillot rouge), le L’équipe désormais dirigée par Dominique Serieys – Vincent Lavenu a quitté son poste en août dernier – ne regrettera que de ne pas l’avoir vue briller sur le Tour de France, la course la plus exposée médiatiquement. Rendez-vous en 2025 pour changer la donne ? T.J.

Anthony Turgis et Kevin Vauquelin s’invitent à la grande table

Ils n’étaient pas les plus attendus et pourtant ils ont fait rêver les supporters sur le bord des routes. Les Tricolores Kevin Vauquelin et Anthony Turgis se sont tous deux offerts cette année une étape de prestige sur la Grande Boucle. Le premier avec panache dans les rues de Bologne. Sur la 2ème étape du Tour, le très prometteur novice (2ème de la Flèche Wallonne) a pris le dessus sur ses compagnons d’échappée pour s’offrir un premier succès dans l’histoire de sa formation (Arkea-B&B Hotels) sur la plus belle course du Tour. le monde. Le second a fait de même une semaine plus tard. Plus habitué du TDF, Anthony Turgis n’avait jamais triomphé. Jusqu’à cette 9ème étape entre les sentiers blancs de Troyes. Dans un style qui lui convient, il a été le plus rusé des hommes de tête pour s’imposer au sprint. Première victoire de son équipe TotalEnergies depuis 2017. Deux succès inoubliables. ED

Les belles promesses de Paul Lapeira et Axel Laurance

Membre de la machine Decathlon-AG2R comme évoqué plus haut, Paul Lapeira (24 ans) s’est fait remarquer cette saison en devenant champion de France à Saint-Martin-de-Landelles (Manche), après un premier succès sur le World Tour sur le Tour du Pays Basque (2ème étape), une 5ème place à l’Amstel Gold Race et 11ème côté Liège-Bastogne-Liège. Très rapide au sprint et à l’aise sur les classiques ardennaises, Lapeira a fait ses preuves côté français. Même constat pour Axel Laurance, vainqueur cette saison du Tour de Norvège et de la 5ème étape du Tour de Catalogne. A 23 ans, le puncheur-sprinteur découvre le Tour de France (échappé sur la 2e étape) sous les couleurs d’Alpecin-Deceuninck et courra à partir de 2025 pour Ineos Grenadiers. T.J.

CHUTE

Julian Alaphillipe doit changer de cap

Il y a mieux comme sa victoire d’étape au Giro et ses podiums à Saint Sébastien (2e) et Montréal (3e) mais on est loin du fantasque coureur double champion du monde (2020,2021) et collectionneur de succès. A 32 ans, le natif de Saint-Amand-Montrond traverse une période délicate et son manager Patrick Lefevere n’a cessé de le lui rappeler cette année avec plusieurs sorties houleuses, « après avoir signé son méga contrat, on ne l’a plus vu » déclaré. Entre blessures et échecs, la rupture avec sa formation Soudal-Quick Step (qu’il a rejoint en 2014) était inévitable. Il attaquera 2025 sous de nouvelles couleurs, chez Tudor Pro Cycling, avec l’espoir de retrouver (un peu) sa superbe. ED

Groupama-FDJ en manque de sensations fortes

Contrairement à Décathlon-AG2R, l’équipe dirigée par Marc Madiot a déçu, malgré 15 succès cette saison mais seulement trois en World Tour (Pithie, Grégoire et Küng). A l’image de son leader annoncé David Gaudu, décevant sur le Tour de France (65e) mais réactif sur la Vuelta (6e sans victoire d’étape), la Groupama-FDJ a souvent manqué d’un petit quelque chose pour lever les bras ou peser sur les courses. Et les résultats lors des classiques de renom restent assez médiocres (Küng 3e à Travers les Flandres, Molard 3e au Québec) pour une équipe avec ces ambitions initiales. Un motif de satisfaction tout de même, les jeunes pousses Romain Grégoire, Laurence Pithie (une victoire chacun) et Lenny Martinez (cinq succès) – arrivés du Bahrain Victorious – ont brillé durant la première mi-temps. T.J.

Arnaud Démare, la panne

L’homme aux 97 victoires en carrière a connu d’énormes difficultés en 2024 pour sa deuxième saison chez Arkéa-B&B Hotels. Deux sprints remportés au compteur (4e étape du Tour du Poitou-Charentes en Nouvelle-Aquitaine, Paris-Chauny), seulement six Top 5, l’ancien vainqueur de Milan-San Remo (en 2016) a été relégué très bas dans la hiérarchie des sprinteurs. En témoigne son Tour de France, complété par deux maigres 7e places, à Saint-Vulbas et Dijon coup sur coup (5e et 6e étapes). A 33 ans, le triple champion de France (2014, 2017, 2020) va-t-il renaître de ses cendres en 2025 ? T.J.

Rémi Cavagna, le pari raté

C’est loin d’être l’aventure que nous souhaitions. Arrivé chez Movistar à l’hiver 2023 en provenance de Soudal-Quick Step, le coureur français Rémi Cavagna pensait franchir un cap. “Je suis venu dans l’équipe pour évoluer, mais je me suis effondré en quelques mois.” Lucide, celui qu’on surnomme « Clermont-Ferrand TGV » jamais adapté à sa nouvelle équipe. Le Tricolore est pourtant l’un des tout meilleurs du peloton dans la discipline du contre-la-montre (champion de France en 2020 et 2023, vice-champion d’Europe en 2020) mais cette saison avec la Movistar, il ne compte qu’un top 10 à son actif. (4ème des championnats de France CLM). Sans surprise, il a décidé de mettre fin prématurément à son aventure avec l’écurie espagnole pour tenter de retrouver son meilleur niveau à la Groupama-FDJ, où il s’est engagé pour deux saisons. ED

Les Français relégués face aux leaders du peloton

« Nous sommes véritablement entrés dans une nouvelle ère. Quand je vois le niveau des onze premiers du classement général, c’est monumental. Ça va trop vite »» murmurait Romain Bardet l’été dernier, au moment de dire au revoir au Tour de France. Force est de constater que l’analyse auvergnat se vérifie : face aux gloutons du peloton (Pogacar, Vingegaard, Van der Poel, Roglic, etc.), les coureurs français peinent à rivaliser dans la durée. En 2024, que ce soit pour la lutte au classement général des Grands Tours (Bardet 9e du Giro, Gaudu 6e de la Vuelta) ou lors des Monuments (Bardet 2e à Liège à plus d’une minute et trente secondes de Pogacar), le tricolore les coureurs bougent en arrière-plan. Et très souvent tomber sur les plus forts. Illustration de ce déclassement, Christophe Moreau, dernier vainqueur français d’une course par étapes de niveau World Tour (le Dauphiné), en 2007, attend toujours son successeur… T.J.

Victor Lafay n’a pas confirmé

La frustration prime sur la déception pour le cas Victor Lafay. Après les promesses d’une année 2023 en fanfare (victoire du Tour de France) et des négociations de transfert effrénées, on attendait tous de le découvrir sous ses nouvelles couleurs Decathlon-AG2R. Pourtant, le puncheur de 28 ans n’a rien pu montrer jusqu’en… juillet, la faute à des douleurs persistantes au genou. Présent malgré lui comme un équipier de luxe sur la Vuelta pour épauler le leader surprise du classement général Ben O’Connor, il n’a pas eu le loisir de jouer la victoire. Passé proche du succès en Chine (4e) en fin de saison, loin de ses pépins physiques, il espère faire mieux en 2025 pour confirmer. ED

 
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