50 jours et 2 500 km « seul à vélo » au Tadjikistan, cet habitant de la Sarthe raconte son parcours difficile

50 jours et 2 500 km « seul à vélo » au Tadjikistan, cet habitant de la Sarthe raconte son parcours difficile
50 jours et 2 500 km « seul à vélo » au Tadjikistan, cet habitant de la Sarthe raconte son parcours difficile

Par

Julie Hurisse

Publié le

17 novembre 2024 à 7h00

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Depuis sa retraite il y a huit ans, Pascal Coconnier, habitant de Sablé-sur-Sarthe, effectue des déplacements en solitaire sur son vélo. Après le Kirghizistan, la Russie, le Maroc ou encore la Roumanie, le Sabolien a parcouru 2 500 km à travers le Tadjikistan. Un voyage de 50 jours qu’il compte raconter, avec photos et vidéos, samedi 30 novembre et dimanche 1er décembre à 16h à la Micro-Folie de Sablé.

“C’était pire que ce que je craignais”

Le Sabolien s’élance le 14 août. L’aventure est « dure et belle ». Pascal Coconnier, habitué des défis, savait que ce voyage au Tadjikistan serait son plus difficile. C’était.

Le Pamir est une région montagneuse, élevée et aux pentes dégradées. C’était pire que ce que je craignais.

Pascal Coconier

Le Pamir « représente 40 % de la superficie du pays mais 3 % de la population ». Pascal Coconier l’observait au quotidien. “La région est abandonnée par les autorités, il n’y a pas d’entretien, les routes sont souvent faites de pierres et parfois de sable.”

Il a parfois dû abandonner pour sa sécurité comme ça tunnel de cinq kilomètres non éclairés où il n’avait d’autre choix que d’appeler un taxi. « J’ai beaucoup poussé la moto et j’ai aussi eu une crevaison à plusieurs reprises. »

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À cela s’ajoutait l’altitude. « J’ai atteint un sommet à 4 600 m mais l’acclimatation s’est bien déroulée. »

“Je me suis surpris à accepter tout ça”

Une aventure difficile physiquement mais aussi psychologiquement. Pas question d’espérer faire 60 km par jour. Au cours de ce parcours, Pascal Coconnier a appris à relativiser, à accepter de donner au temps une autre valeur. « Je ne suis pas naturellement patient mais je me suis retrouvé à accepter tout cela avec une certaine philosophie. »

400 km de frontière avec l’Afghanistan

Le Sabolien a longé la frontière avec l’Afghanistan sur 400 km. Un site fortement surveillé en raison du trafic de drogue et des tentatives d’infiltration des islamistes. «J’ai rencontré chaque jour plusieurs patrouilles qui m’ont contrôlé.» Outre ses papiers, les militaires lui réclamaient systématiquement des cigarettes. « J’ai expliqué que c’était incompatible avec le cyclisme. »

De ces journées « de galère sur les rochers », Pascal Coconnier garde de bons souvenirs, « le plaisir de l’effort physique, celui des paysages et du dépaysement complet, d’avoir une vie un peu rude ». Au plus froid, le thermomètre indiquait -6° la nuit.

Un parcours difficile mais de belles rencontres. ©Photo fournie par Pascal Coconier

Des rencontres qui «relativisent»

Le plaisir aussi de découvrir des modes de vie différents. « Les gens vivent sans rien, ils survivent dans cette région isolée. » Et paradoxalement, les habitants du Pamir ont « un vrai plaisir à ouvrir leur porte ».

Lorsqu’on m’a refusé de planter la tente dans le jardin, c’est parce qu’on m’avait proposé de manger et de dormir dans la maison. J’ai été accueillie gratuitement et chaleureusement par des familles une dizaine de fois.

Pascal Coconier

Le cycliste sabolien se souvient de « de beaux moments de partage malgré la barrière de la langue et la différence de culture ». Des moments qui « nous font réfléchir sur nos conditions de vie et relativisent nombre de nos difficultés quotidiennes. »

Pascal Coconnier a également rencontré des voyageurs à vélo, moto et van. « Par rapport à eux, je me suis dit que j’étais un touriste. Certains étaient partis depuis six mois. » Des rencontres enrichissantes également avec des voyageurs en panne ou en manque de pauses.

“Je ne le ferai plus”

50 jours d’un voyage auquel Pascal Coconnier pensait depuis longtemps. « J’ai rêvé de ce Pamir, je l’ai fait, je ne le referai plus. Ces voyages difficiles sont terminés », estime-t-il. Pour autant, il n’abandonne pas le vélo et pense déjà à sa prochaine expédition. « Je veux éviter de prendre l’avion pour limiter mon empreinte carbone. Peut-être que je quitterai Sablé pour les Balkans.» Ce sera pour 2026.

En attendant, le Sabolien, qui a tenu un blog très fréquenté durant son périple, propose de revenir sur son aventure lors de deux conférences, samedi 30 novembre à 20h et dimanche 1er décembre à 16h à Micro-Folie.

PratiqueSeul à vélo au Tadjikistan, récit de voyage de Pascal Coconnier, samedi 30 novembre à 20h et dimanche 1er décembre à 16h à la Micro-Folie de Sablé. Durée : 1h30. Entrée gratuite, participation au chapeau au profit du Téléthon.

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