AS Bike Racing a un nouveau maillot dans sa collection. Dimanche dernier, Célia Gery a remporté le titre de Championne d’Europe de cyclo-cross U23 dès son arrivée dans la catégorie. Au grand bonheur de Guillaume Annoye qui comptait huit de ses neuf coureurs la semaine dernière en Espagne. Avant la Coupe de France à Pierric (Loire-Atlantique), DirectVelo a fait le point avec le manager de l’équipe alsacienne qui grandit d’année en année.
DirectVelo : La saison a très bien commencé avec la victoire de Célia Gery au Championnat d’Europe !
Guillaume Annoye : C’est l’aboutissement des choses mises en place. Pour Célia, je pensais à un podium avant la course. Elle parvient enfin à s’imposer après avoir subi des chutes ces derniers mois et après une Coupe du Monde compliquée sur la route. Elle montre qu’elle a du caractère. Elle a su se montrer patiente lors des premières courses de cyclo-cross de la saison, elle a simplement recommencé à faire de l’intensité la semaine précédente. C’est un talent mais il ne faut pas aller trop vite. Bravo à elle pour ce titre mais c’est un travail de longue haleine. Elle s’épanouit avec nous. Elle a encore beaucoup à apprendre.
Mais ce sera encore plus attendu…
Pour Célia et Amandine (Muller), c’est la découverte. Vous n’êtes pas obligé de vous fixer un objectif et de voir sur le long terme. Célia souhaite continuer à évoluer en cyclo-cross. FDJ-Suez a accepté ce projet. À l’avenir, elle veut des titres et des victoires en Coupe du monde. Là, elle a eu un impact énorme mais il ne faut pas mettre de pression sur elle ni sur les autres.
“PAS DE CHEF”
Qu’avez-vous pensé des performances de vos autres coureurs au Championnat d’Europe ?
David (Menut) a terminé 6ème en Elites, Nathan (Bommenel) 5ème en Espoirs… Il s’est cassé la clavicule cette année, il a été opéré trois fois. Il est donc resté presque trois mois sans faire de vélo et il l’a raté sur ce parcours. Les Juniors Filles espéraient mieux (Jeanne Duterne termine 7ème, Lise Revol 12ème, NDLR) parce qu’ils avaient battu trois fois de suite les Suisses qui gagnaient (Anja Grossmann, ndlr). Il y a eu des petites erreurs dans la démarche mais c’est de l’apprentissage, le résultat n’est pas mauvais. Amandine Muller (8e) et Jules Simon (13e) arrivent également de Junior en Espoir, et Romain Debord (18e) n’était pas sur un parcours fait pour lui. La saison ne fait que commencer. Tout va bien pour nos coureurs. On a pris des décisions pendant l’intersaison, de prendre ou d’arrêter avec certaines personnes. On voit que ça a décollé immédiatement. Nous n’avons pas de leader. Ils reçoivent tous la même attention de la part du personnel. Tout va bien pour l’instant.
Qu’attendez-vous de cette saison ?
La saison dernière, nous avons remporté plusieurs titres au Championnat de France, en Espoirs Hommes, Juniors et Elites Femmes, et je pense que nous sommes capables de faire la même chose. Cette année, cinq titres sont en jeu. Nous avons un groupe beaucoup plus fort. Chez les garçons, on est passé de trois à quatre coureurs en Espoirs. Je souhaite continuer à structurer l’équipe ce qui demande beaucoup de ressources humaines et financières. Il y a un vrai partenariat avec FDJ-Suez. Le camping-car pendant les courses est très simple mais il apporte du confort aux coureurs. Nous soutenons nos athlètes le plus possible en dehors des courses et nous voyons que cela fonctionne. L’écart se réduit avec les concurrents belges et néerlandais.
« LE GROUPE EST DENSE »
Comment s’est déroulée la répartition de la saison ?
Les athlètes ont fait le pari de courir beaucoup dès les premières semaines de la saison. Et pour ceux qui ont mal géré leur début de saison, cela ne va pas être simple dans les prochains mois. De notre côté, nous avons décalé le stage d’altitude de près de trois semaines par rapport à 2023. Les résultats n’ont pas été des meilleurs lors des premières courses à cause de la fatigue. Le premier pic de forme était prévu pour le Championnat d’Europe et Pierric. Nous n’allons pas courir le week-end suivant donc depuis Troyes, le groupe sera représenté. Nous avons deux coureurs, Célia Gery et Nathan Bommenel, qui feront toutes les manches de la Coupe du Monde.
Pourquoi ce choix pour eux ?
Pour Célia, quand on a son niveau, il faut aller se battre avec les meilleurs. Nathan est dans sa dernière année Hope et il a encore des choses à apprendre. Le fait qu’il soit plutôt en Coupe du Monde donnera aussi l’opportunité à nos autres Espoirs de jouer la Coupe de France. Nos Juniors ne courront pas deux week-ends de suite. On a joué le joker de la Coupe de France ce week-end pour bien travailler car dès la manche de Troyes, ça va se rassembler. Le calendrier des Juniors est géré avec le coach François Trarieux, nous avons une totale confiance en lui. Pour David Menut, nous avons souhaité changer de programme. Nous sommes neuf coureurs, le groupe est dense. Nous allons essayer de remporter le classement général de la Coupe de France. Nous voulons que tout le monde s’épanouisse, gagne des courses, s’amuse. Je ne veux pas qu’on dise ça à la maison, c’est tout pour un coureur…