Le Plan Vélo de l’Eurométropole de Strasbourg devrait coûter 100 millions d’euros et permettra d’aménager une centaine de kilomètres de nouvelles pistes cyclables. Lancé en 2021, le projet global doit, d’ici 2026, transformer l’espace urbain et changer les modes de vie.
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Ce n’est plus une tendance, c’est l’essence même de la politique menée à Strasbourg et dans sa métropole : donner une place centrale au vélo. La capitale alsacienne fait depuis longtemps partie de l’élite des grandes villes de France les plus cyclables, avec Grenoble notamment. Dans les 33 communes de l’Eurométropole, on compte 750 kilomètres de pistes. Il faudra bientôt ajouter une centaine de kilomètres supplémentaires.
100 millions d’euros ont en effet été mis sur la table dans le cadre du fameux plan Vélo qui s’étend sur cinq ans, entre 2021 et 2026. «C’est très ambitieuxconcède Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole. Nous ne visons pas seulement Strasbourg, mais aussi la première et la deuxième couronne.ajoute-t-elle en visitant ce mardi 29 octobre un chantier en cours à Oberhausbergen, aux portes du Kochersberg.
Une cinquantaine de projets ont déjà été réalisés, l’autre moitié le sera d’ici la fin du mandat
Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg
En moyenne en France, 2,6 % des actifs se rendaient au travail à vélo en 2020, selon une enquête de l’INSEE. Au sein de l’agglomération strasbourgeoise, cette statistique s’élève à 13,8 %. Cet écart pourrait bien s’être encore creusé, cette pratique étant stimulée par de grandes campagnes promotionnelles telles que « Travailler à vélo ». Quand certains automobilistes dénoncent des règles de plus en plus prohibitives concernant les voitures, Pias Imbs préfère parler “incitation” prendre son deux-roues.
« Nous essayons de rendre cette alternative intéressante pour les riverains, d’où l’intérêt d’avoir des pistes cyclables bien identifiées et sécurisées. L’idée est aussi de desservir les grands pôles d’activité économique, comme la Vigie, le bassin d’affaires européen de Schiltigheim ou le port autonome.»
Prévu sur 680 mètres, le réaménagement de la route de Saverne, qui devrait s’achever mi-décembre, est aussi un bon exemple des effets indirects générés par la création d’une voie, ici bidirectionnelle. « Ici, nous sommes à côté des écoles. Ce que l’on constate, c’est que les comportements changent naturellement lorsque l’on retravaille les routes. C’est désormais moins linéaire avec les chicanes, et les voitures roulent moins vite.”explique Cécile Delattre, maire d’Oberhausbergen.
A Oberhausbergen, à l’ouest de Strasbourg, une nouvelle piste bidirectionnelle sera ouverte mi-décembre.
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© Cathy Huber/ France Télévisions.
Dans la réalité quotidienne, la cohabitation est loin d’être toujours évidente, notamment au centre-ville de Strasbourg. Entre les voitures, les piétons, les scooters et bien sûr les cyclistes, les incivilités sont légions, et souvent doublées d’agressivité, notamment aux heures de pointe. « Nous en sommes conscients. C’est aussi une question de civisme et de respect entre tous les usagers. Chaque configuration doit être conçue pour que le cycliste ne se sente pas en danger et ne mette personne en danger »pensez à Pia Imbs.
La partie n’est pas encore gagnée et certains secteurs sont particulièrement problématiques. Devant les Halles, dans le quartier du tribunal où les vélos doivent désormais emprunter les couloirs de bus, ou encore sur le quai des Bateliers, les problèmes sont nombreux. D’ici 2026, la circulation des vélos devrait être fluidifiée grâce à certains projets d’envergure, dans le cadre du Plan Vélo.
La ceinture, autour de la Grande Île, devrait ainsi fermer grâce à l’extension des pistes cyclables dans le quartier de la place d’Austerlitz. On peut également citer le VéloStras sud, qui reliera les quartiers de l’Esplanade, du Neudorf et de la Meinau à Illkirch sur 3,8 kilomètres, notamment via l’avenue de Colmar, très accidentogène.
« Nous prévoyons également davantage de parkings pour prévenir le vol et améliorer la signalisation afin que les gens se perdent moins. Je n’oublie pas non plus de parler du verdissement de toutes ces routes »conclut le président de l’Eurométropole, également impliqué dans le prolongement des lignes de tramway, notamment dans le nord. Autant de projets en faveur des mobilités douces qui transforment la topographie urbaine et qui invitent à utiliser de moins en moins son véhicule.
