La reconnaît sa responsabilité dans l’assassinat d’un leader du FLN, Larbi Ben M’hidi

La reconnaît sa responsabilité dans l’assassinat d’un leader du FLN, Larbi Ben M’hidi
La France reconnaît sa responsabilité dans l’assassinat d’un leader du FLN, Larbi Ben M’hidi

Restaurer la vérité historique. Sujet crucial entre Paris et Alger. Emmanuel Macron vient de reconnaître la responsabilité de l’armée française dans la mort d’un leader du FLN, le Front de libération nationale algérien. Larbi Ben M’hidi est pendu en 1957. Sa mort est alors maquillée en suicide. C’est un héros national en Algérie. Il est l’un des responsables de l’insurrection qui a déclenché la guerre d’Algérie, il y a 70 ans jour pour jour.

“C’est un personnage très connu en Algérie”

Larbi Ben M’hidi présenté dans son pays comme l’Algérien Jean Moulin resté muet sous la torture. L’un des grands architectes et dirigeants du FLN. C’est l’historien Benjamin Stora qui a proposé de reconnaître son assassinat par l’armée française dans son rapport remis à Emmanuel Macron en janvier 2021. « C’est un personnage très connu en Algérie. Des rues, des grandes avenues, des boulevards portent son nom dans tout le pays. C’était aussi quelqu’un de très courageux face à la mort et ce sont des qualités que tous les Algériens lui connaissent, notamment à travers les images filmées de lui au moment de son arrestation où il se présentait devant les caméras comme un homme déterminé et souriant.explique l’historien.

Le leader du FLN a été assassiné en 1957 par le général Paul Aussaresses, qui l’a avoué au début des années 2000, démentant la version officielle qui avait maquillé sa mort en tentative de suicide. Larbi Ben M’hidi avait été pendu avec un tuyau de chauffage suspendu au plafond.

«Assassiné par des militaires français»

Ce vendredi le Président de la République « reconnaît que Larbi Ben M’hidi, héros national pour l’Algérie et l’un des six dirigeants du FLN qui ont lancé l’insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des soldats français placés sous le commandement du général Aussaresses ». “La reconnaissance de cet assassinat atteste que l’œuvre de vérité historique, que le président de la République a initiée avec le président Abdelmadjid Tebboune va se poursuivre”souligne le communiqué de l’Elysée, précisant que l’objectif d’Emmanuel Macron est « pour parvenir à la création d’une mémoire apaisée et partagée ».

« C’est aussi en pensant aux générations futures que le chef de l’Etat se fait un devoir, encore et toujours, de chercher les moyens de réconcilier les mémoires entre les deux pays »souligne l’Elysée. Né en 1923 près d’Aïn M’lila, dans les Aurès (nord-est), Larbi Ben M’hidi est à l’origine du « Zone autonome d’Alger depuis 1956 »pendentif “la bataille d’Alger”, rappelle le communiqué. « Comme l’a déjà reconnu le Président de la République à propos de Maurice Audin et Ali Boumendjel, cette répression s’est accompagnée de la mise en place d’un système extérieur à la société des Droits de l’Homme et du Citoyen, rendu possible par le vote des ‘pouvoirs spéciaux’ au Parlement »précise l’Elysée.

Relations glaciales avec l’Algérie

Paris qui continue de miser sur un rapprochement mémoriel pour tenter de dégeler sa relation avec Alger. Cette annonce intervient à un moment où les relations avec l’Algérie sont glaciales. En juillet dernier, Emmanuel Macron a choisi son camp entre le Maroc et l’Algérie sur la question du Sahara occidental. Il change de position et s’aligne derrière Rabat. Colère immédiate d’Alger qui rappelle son ambassadeur en . La visite du président Abdelmadjid Tebboune à Paris prévue à l’automne est annulée.

Pour ne rien arranger, cette semaine, le Maroc et la France ont célébré leur grande réconciliation au cours d’une somptueuse visite d’État de trois jours. Il faut aujourd’hui voir dans la reconnaissance de l’assassinat de Larbi Ben M’hidi un geste pour tenter de renouer avec Alger. Cette reconnaissance avait été décidée de longue date et indépendamment de la visite d’Etat au Maroc, assure l’entourage du Président. Entre-temps, même les travaux commémoratifs entre les deux pays sont suspendus. La commission franco-algérienne d’historiens s’est réunie en juillet. Les Algériens ne sont pas venus.

 
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