Il ne vous a certainement pas échappé qu’une nouvelle vague d’infections respiratoires est en train de se produire dans le nord de la Chine, en raison d’infections à métapneumovirus humain (HMPV). Une situation sanitaire qui nous ramène inévitablement à la période du COVID-19, une pandémie que l’on n’oubliera pas de sitôt. Pourtant, les deux situations sanitaires sont bien distinctes, et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se montre plutôt rassurante sur les faits actuels.
Même s’il fait partie de la liste des agents pathogènes connus sous le nom de priorité (disponible ici), elle l’a classé comme étant risque faible à moyen. Elle ne constitue donc pas pour l’instant une menace réelle susceptible de provoquer une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC), c’est-à-dire une crise sanitaire mondiale.
Structure moléculaire et dynamique de transmission du HMPV
Le métapneumovirus humain, identifié en 2001, appartient à la famille des Pneumoviridésun groupe de virus respiratoires dont la structure génomique mérite une attention particulière. Son génome, constitué d’ARN simple brin de polarité négative, nécessite une transcription en ARN messager avant toute synthèse protéique – un mécanisme qui influence directement sa capacité de réplication dans les cellules hôtes.
Pour que la cellule infectée puisse « lire » et utiliser ce plan pour fabriquer de nouveaux virus, il faut d’abord la « retourner » pour qu’elle soit dans la bonne direction. C’est un peu comme essayer de construire quelque chose avec des instructions écrites à l’envers : vous devez d’abord les copier dans le bon sens avant de pouvoir commencer. Ce processus ralentit donc légèrement sa réplication.
Les mécanismes de transmission, principalement par aérosols respiratoires, font intervenir des particules virales mesurant entre 5 et 10 micromètres. Ces gouttelettes, porteuses de matériel viral, peuvent rester en suspension dans l’air pendant plusieurs heures, notamment dans des milieux fermés et mal aérés. Le HMPV se transmet principalement par voie aérienne, lorsque nous toussons ou éternuons.
HMPV : un ennemi des voies respiratoires
Le HMPV est un virus qui affecte particulièrement les cellules qui tapissent nos voies respiratoires, comme le nez et les poumons. Pour comprendre son fonctionnement, imaginez le virus comme une clé cherchant sa serrure : il possède à sa surface des protéines spéciales (les glycoprotéines F et G) qui lui permettent de s’attacher et de pénétrer dans les cellules respiratoires. C’est pour cette raison que les symptômes se manifestent principalement dans le nez, la gorge et les poumons.
Tout comme le COVID-19, certaines personnes sont plus sensibles à ce virus que d’autres. Les jeunes enfants de moins de deux ans sont particulièrement vulnérables, car leur système de défense immunitaire est encore en construction – comme une armée qui n’a pas encore tous ses soldats (lymphocytes) bien entraînés.
De même, les personnes dont les défenses immunitaires sont affaiblies, que ce soit à cause d’un traitement contre le cancer, d’une greffe ou du VIH, sont plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie, car leur système de protection est moins efficace. « Les plus jeunes et les plus âgés sont les plus à risque, ainsi que les personnes immunodéprimées, c’est-à-dire celles dont le système immunitaire est affaibli. » explique le Dr Harris dans cette publication de l’OMS sur le HMPV.
Les leçons du COVID-19 pour limiter la propagation du HMPV
La période COVID-19 nous a apporté une expérience essentielle pour mieux gérer le HMPV, notamment dans trois domaines clés. Premièrement, les systèmes de surveillance virologique, considérablement renforcés pendant la pandémie, permettent désormais une détection plus précoce des pathogènes respiratoires. L’analyse en temps réel des séquences virales, initialement développée pour le SARS-CoV-2, est désormais appliquée au HMPV, faciliter le suivi des mutations et l’évaluation des risques épidémiques.
Deuxièmement, la compréhension des mécanismes de transmission aérienne, approfondie pendant la crise du COVID-19, influence directement les stratégies de prévention du HMPV. Les protocoles de ventilation, le port du masque et la distanciation physique, scientifiquement validés contre le SRAS-CoV-2, montrent une efficacité comparable contre le HMPV.
Enfin, l’infrastructure mondiale de recherche, mobilisée pendant la pandémie (avec plus de 240 publications quotidiennes sur le COVID-19), maintient aujourd’hui forte vigilance sur les virus respiratoires émergents. Cette continuité des recherches, essentielle face aux milliers de décès hebdomadaires encore attribués au COVID-19, bénéficiera directement à la compréhension et à la prise en charge du HMPV.
Pour l’instant, Il ne sert donc à rien de paniquer.. « Les niveaux d’infections respiratoires signalés en Chine se situent dans la fourchette habituelle pour la saison hivernale » explique l’OMS. Selon les données communiquées par Pékin à l’institution, la pression sur les hôpitaux est moindre par rapport à l’année dernière à la même période. Aucune mesure d’urgence n’a donc été mise en place. Le virus qui inquiète le plus les autorités chinoises est un virus bien plus connu : la grippe, qui est en augmentation.
- Une vague d’infections à métapneumovirus humain (HMPV) en Chine reste sous contrôle, sans constituer une menace mondiale immédiate.
- Le HMPV cible principalement les voies respiratoires et affecte les populations vulnérables telles que les enfants et les personnes immunodéprimées.
- Les enseignements tirés de la COVID-19, notamment en matière de surveillance et de prévention, permettront de mieux gérer la propagation de ce virus.
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