Virginie Cathala était infirmière à Gruissan dans l’Aude. En 2021, elle a contracté une maladie auto-immune après avoir été vaccinée contre le Covid. Défendue par Me Terral, du barreau de Béziers, la justice a reconnu le lien entre sa maladie et la vaccination contre le Covid. L’État devra donc indemniser cette infirmière qui ne peut plus travailler et qui a été contrainte de fermer son cabinet.
Virginie Cathala affiche un sourire approprié. Mais derrière elle, sa fragilité reste palpable. Il faut faire bonne figure face à l’adversité. Il y a quatre ans, en pleine pandémie, cette infirmière libérale s’est fait vacciner contre le Covid.
« Le vaccin était nécessaire, il a fallu se battre. Nous n’avions pas de masques au départ, de tabliers de boucher, de sacs poubelles pour nous protéger et protéger les patients qui nous attendaient. Les laboratoires ont mis sur le marché des vaccins et le bénéfice-risque a permis de sauver un certain nombre de vies. C’était une guerre sanitaire et je suis tombé en première ligne, juste après la vaccination. Elle a effectivement contracté une maladie auto-immune en 2021.
L’État reconnu responsable
Le 17 décembre, le tribunal administratif de Montpellier a reconnu la responsabilité de l’État dans la maladie contractée par Virginie. Il lui versera une indemnité. Les magistrats ont reconnu un lien entre cette fameuse vaccination et Potssyndrome de tachycardie posturale, dont souffre désormais Virginie Cathala, qui ne peut plus exercer sa profession. Elle a même été contrainte de vendre son cabinet de Gruissan, dans l’Aude.
« Une infirmière ne se contente pas de faire des injectionsinsiste M.e Terral qui défend les intérêts de Virginie Cathala. Une infirmière est occupée, elle déplace des patients. C’est un travail physiquement exigeant. Le jugement du tribunal administratif est, en principe, une grande victoire. C’est la première fois, en France, que le lien est établi entre vaccination et maladie. C’est le résultat de plusieurs années d’errances médicales. Nous étions fiers d’eux, nous applaudissions tous les soirs nos agents de santé et là, face à la maladie, ils étaient un peu abandonnés.
Elle a travaillé pleine de douleur
« Je suis allé à la polyclinique de Narbonne, explains Virginie Cathala. C’était le seul endroit où nous pouvions nous faire vacciner. Je n’étais pas contre tout ça. Comme cela s’est fait après l’injection, on nous a fait attendre. Très vite j’ai eu un problème de tachycardie. Pour ne pas déranger ceux qui étaient là, je n’ai rien dit tant qu’il y avait du monde, puis j’ai prévenu une infirmière. Ils m’ont dit que c’était le stress. Non, non, j’étais volontaire… »
Virginie Cathala a repris le travail, fatiguée, pleine de douleur. Son médecin a alors diagnostiqué une péricardite et l’a immédiatement stoppée en la faisant hospitaliser. « Je n’ai jamais eu le Covid et j’ai ensuite traversé des mois d’errance médicale. Inouï, je suis passé de spécialiste en spécialiste jusqu’à ce qu’un professeur à Toulouse ait un doute. Pour confirmation, il m’a envoyé à Marseille et le syndrome de Pots a été confirmé.
Le principal symptôme du Pots est l’augmentation anormale du pouls, sans baisse de la tension artérielle, lorsque le patient passe de la position couchée à la position debout.
Monter un étage est un défi
« Dès que je fais trop de choses, mon corps m’envoie un signal. Et quand je dis trop de choses : par exemple, me lever, me brosser les dents et m’habiller. Rien de plus. Je suis très fatiguée, j’ai des problèmes cognitifs, des problèmes de vision. Mon système nerveux autonome est touché. C’est handicapant au quotidien.souligne Virginie.
Sportive de haut niveau, ancienne championne de France de gymnastique, pratiquant le VTT, le trail, la randonnée et de nombreuses activités sportives en famille, elle ne fait plus rien aujourd’hui. Monter un étage est un défi. La semaine dernière, elle n’a pas pu accompagner ses filles au ski. « Je suis resté sur le canapé, trop épuisé pour faire autre chose. Je suis en pleine rechute, comme cela arrive souvent. Je double les doses de bêta-bloquant pour lutter, mais cela n’enlève pas les douleurs musculaires et thoraciques. C’est une épreuve.
C’est la solidarité nationale
« Nous avons osé proposer à ma cliente une indemnisation de 1 328 € pour son préjudice, insiste M.e atterrir. C’est honteux. Lorsque nous nous sommes présentés devant le tribunal administratif, lors de la première audience, les juges ont demandé une nouvelle expertise. Cela a beaucoup aidé et les résultats étaient clairs. La responsabilité morale de l’État est de ne pas la laisser tranquille. Nous demandons maintenant de retomber sur nos pieds. Elle a tout perdu. Sa vie d’avant. Son métier. C’est une question de solidarité nationale qui s’ouvre et ce ne sera pas facile tous les jours. Nous envisageons maintenant un appel car nous ne pouvons pas laisser mon client sans ressources. (Une somme qui compenserait la vie restante de Virginie Cathala, NDLR). Elle ne peut plus travailler et sa pension d’invalidité ne durera pas.»
« Il y a quatre ans, on m’a demandé d’y aller. Je l’ai fait. Je savais que chaque vaccin avait son lot de perdants. C’est tombé sur moi. Je n’ai pas l’intention d’accepter que tout ce que j’ai prévu s’effondre. J’ai construit quelque chose de stable avec mon mari. J’ai perdu ma santé. Je ne veux pas perdre ma maison maintenant, empêcher mes enfants d’étudier. Aujourd’hui, ce n’est plus la vie de famille que nous avions. Je ne l’accepte pas, même si j’y suis obligé.