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En France, près de deux millions de personnes, soit 4% de la population, sont touchées par le Covid long. La cause est la persistance d’une infection latente par le SRAS-CoV-2. Une étude récente a exploré la persistance de la protéine SARS-CoV-2 Spike dans l’axe crâne-méninges-cerveau et son rôle dans les séquelles neurologiques. Les résultats montrent que cette protéine pourrait persister dans les tissus protecteurs du cerveau jusqu’à quatre ans après l’infection, provoquant une inflammation chronique et des maladies neurodégénératives. Ces découvertes pourraient conduire au développement de traitements ciblés.
Des recherches antérieures avaient déjà montré que la protéine Spike jouait un rôle central dans la gravité de l’infection par le SRAS-CoV-2 en déclenchant une réponse immunitaire intense, conduisant parfois à une inflammation prolongée. En se liant au récepteur ACE2, il affecte les cellules de divers tissus, notamment les poumons, le cœur et le système nerveux central (SNC).
En août 2024, des virologues de l’université Northwestern ont étudié les symptômes neurologiques associés au Covid long, comme le brouillard cérébral et l’anosmie (perte partielle ou totale de l’odorat). Ils ont révélé que certaines mutations de la protéine Spike facilitent l’infection du SNC par le SRAS-CoV-2.
Une méthode innovante pour étudier la protéine Spike dans le cerveau
Dans une étude plus récente, des chercheurs de Helmholtz Munich et de la Ludwig-Maximilians-Universität (LMU) ont approfondi ces travaux. Sous la direction du professeur Ali Ertürk, ils ont développé une technique d’imagerie avancée, basée sur l’intelligence artificielle, permettant de visualiser les structures cellulaires et les protéines virales en trois dimensions. Décrit dans la revue Hôte cellulaire et microbecette méthode innovante a permis une analyse détaillée du tissu cérébral.
En rendant transparents des échantillons de patients et de souris atteints du COVID-19, les chercheurs ont découvert une concentration élevée de protéines Spike dans la moelle osseuse et les méninges. Cette observation confirme les hypothèses précédentes sur l’implication des récepteurs ACE2. “
Cela peut rendre ces tissus particulièrement vulnérables à l’accumulation à long terme de la protéine Spike. », a déclaré le Dr Zhouyi Rong, co-auteur de l’étude, dans un communiqué de presse du LMU.
Le professeur Ertürk ajoute : « Nos données montrent que la persistance de la protéine Spike aux frontières du cerveau pourrait expliquer les effets neurologiques durables du Covid-19 et du Covid long. « . Selon lui, cette accumulation pourrait induire un vieillissement accéléré du cerveau, avec une perte des fonctions cognitives équivalente à cinq à dix ans de vieillissement.
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Vaccins à ARNm : un espoir contre la persistance de la protéine Spike ?
L’étude a également mis en lumière l’impact des vaccins à ARNm, comme celui de BioNTech/Pfizer, sur les niveaux de protéine Spike dans le cerveau. Les souris vaccinées présentaient une concentration de Spike réduite de moitié dans l’axe crâne-méninges-cerveau par rapport aux souris non vaccinées.
« Cette réduction représente une étape importante », estime Ertürk. Il précise toutefois que des recherches complémentaires sont nécessaires pour évaluer la pertinence de ces résultats chez des patients humains atteints de Covid long. “
Nos travaux ouvrent de nouvelles voies de recherche pour le diagnostic et le traitement des séquelles neurologiques du Covid-19 », conclut-il.