Cson année 2024 devait marquer le 28e anniversaire de Noël sans solitude. Depuis 1996, sur l’idée d’un groupe constitué de jeunes du quartier Peyrouat et coordonné par CaféMusic’, un repas de réveillon le 24 décembre, parfois accompagné de cadeaux, est organisé au profit des pauvres et/ ou des personnes seules.
En plus de vingt éditions, certaines revisitées en raison de la pandémie de Covid-19, Noël sans solitude a accueilli jusqu’à « 350 personnes » sur un seul réveillon, rappelle Bindi Mahamat, l’une des chevilles ouvrières de cette opération. «Ça me fait mal au cœur. J’ai des gens qui sont venus me faire part de leur déception », regrette celui qui est aussi animateur socioculturel au CaféMusic’.
Incontournable, Noël sans solitude est aussi devenu « chronophage » pour un CaféMusic’ en transition, qui a retrouvé son site historique après trois ans de travaux. « Structurellement, nous étions deux à travailler sur cet événement, mon collègue Rajaa Ferchichi et moi-même », raconte Bindi Mahamat.
Les dons en baisse
Autre élément qui pourrait expliquer la fin de ce réveillon : la baisse des dons. Soutenu par des associations d’aide locales, Noël sans solitude s’est appuyé sur des subventions versées par la Fondation de France, mais aussi par des entreprises et des particuliers. « En cas de dynamique au niveau de la Plateforme Sociale, nous sommes prêts à la soutenir pour que cette opération puisse se poursuivre. Je trouve dommage que personne ne recommence Noël sans solitude », regrette Bindi Mahamat.
Et d’ajouter : « La mairie a également lancé un appel. » Contactée, la Plateforme sociale Marsan, par la voix de sa responsable, Marion Maisonneuve, a évoqué les éléments suivants : « Nous avons été contactés par CaféMusic’ début 2024, car la structure était bien consciente qu’elle n’allait pas pouvoir prendre responsable de l’événement. Nous avons fait une présentation à toutes les associations présentes sur la plateforme, en espérant que quelqu’un prenne le relais de cette action. En termes de disponibilité, de volontaires à mobiliser, cela n’a pas été possible. Nous sommes confrontés à une pénurie de bénévoles et surtout de dirigeants capables de mener des actions de grande envergure. »
Le premier en 1996
Pas de Noël sans solitude cette année donc, mais Bindi Mahamat accepte tout de même de se replonger dans sa mémoire et d’évoquer le premier, organisé à la salle Georges-Brassens, en décembre 1996. « Nous étions environ 150 personnes, en comptant les bénévoles. Tout le monde a mis la main à la pâte. Nous avons reçu des dons alimentaires de restaurateurs, de boulangeries et de la Banque alimentaire. »
En 2020, la pandémie de Covid-19 frappe la France et le monde. Pas de quoi démotiver les bénévoles de Noël sans solitude. Ils se sont adaptés et ont organisé une campagne pour ne laisser personne de côté et ce n’est qu’en 2022 que tout le monde a pu se retrouver autour d’un bon repas. « Après le Covid, c’était important de revoir du monde, ça faisait du bien de reprendre des habitudes. »
Pour que ce rassemblement de solidarité se poursuive, les autorités locales « réfléchissent » à accueillir l’événement l’année prochaine.