Pourquoi les parents sud-coréens s’enferment-ils dans des cellules coupées du monde ? – .

La Corée du Sud a l’un des taux de suicide les plus élevés au monde. En 2023, son gouvernement a dévoilé un plan quinquennal pour tenter d’y remédier. En matière de santé mentale, les ministres ont notamment annoncé la mise en place d’examens médicaux financés par l’État. Un système renouvelé tous les deux ans pour les citoyens âgés de 20 à 34 ans.

Ces dernières décennies, un phénomène a émergé, avant de s’intensifier avec la pandémie de Covid-19 : les « Hikikomori ». Ce terme désigne des adolescents et des adultes qui vivent reclus pendant au moins six mois, chez eux ou chez leurs parents, contraints de subvenir à leurs besoins. Ils n’étudient pas, ne travaillent pas, ne rencontrent personne. Parfois, ces Coréens, en proie à une anxiété généralisée, ne sortent même pas de leur chambre.

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L’éducation en Corée du Sud : l’obsession du succès

Ce phénomène est loin d’être anecdotique, puisqu’une enquête menée l’an dernier par le ministère sud-coréen de la Santé et du Bien-être auprès de 15 000 jeunes de 19 à 34 ans révélait que plus de 5 % d’entre eux s’isolaient. Et il ne se limite pas à ce pays asiatique, puisqu’il est comparable à celui recensé dans les années 1990 au Japon. Désemparés, des pères et mères ont choisi de s’enfermer dans les cellules d’une institution bien particulière pour tenter de mieux comprendre leurs enfants et les aider.

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13 semaines pour renouer avec votre enfant

Cette « fabrique du bonheur » n’est pas une prison, même si on pourrait le penser à première vue. Les chambres de style minimaliste de cet établissement situé à Hongcheon-gun, dans la province du Gangwon, ne communiquent pas entre elles et sont exiguës, décrit la BBC, dans un reportage publié samedi 29 juin. Aucun appareil électronique n’y est autorisé et le seul contact entre le résident et le monde extérieur se limite à une trappe par laquelle circulent des plateaux-repas. Or, il ne s’agit pas de prisonniers qui y vivent, mais de Coréens venus de leur plein gré.

Les adultes qui s’installent dans cette institution encadrée par deux ONG partagent l’espoir de mieux comprendre le calvaire que traverse leur enfant. Le programme, mis en place en avril 2024 et d’une durée de treize semaines, vise à les aider à décrypter les raisons pour lesquelles leur fils ou leur fille a décidé, un jour, de couper tout contact avec la société.

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Concrètement, des clés de compréhension des « Hikikomori » leur sont transmises pour les aider à rétablir le dialogue avec leur progéniture. On leur propose également de vivre en réclusion pendant trois jours entiers afin de susciter chez eux de l’empathie envers leurs enfants.

« Tu as traversé tellement d’épreuves. »

Le programme semble porter ses fruits puisque les parents coréens, après avoir passé du temps en isolement, se sentent plus proches de leurs enfants. « Je me demande ce que j’ai fait de mal, ça me fait mal d’y penser, mais en y réfléchissant, j’ai gagné en clarté. »la mère d’un homme de 24 ans qui, promis à une grande carrière universitaire, vit reclus depuis trois ans, s’est confiée à la chaîne britannique.

J’ai réalisé qu’il était important d’accepter la vie de mon enfant sans le forcer à entrer dans un moule.ajoute un deuxième participant.

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Et lorsque la BBC a demandé à une troisième personne ce qu’elle dirait à son fils s’il sortait de l’isolement, elle a répondu, les yeux brillants de larmes : « Tu as traversé tant d’épreuves. C’était dur, n’est-ce pas ? Je veillerai sur toi. »

L’initiative prise par les deux ONG vise également à briser le cercle vicieux de l’isolement. Comme l’explique le site d’information, les parents de ces jeunes Coréens en souffrance ont parfois tellement honte de cette situation qu’ils n’osent pas en parler à leur entourage. Parfois, ils coupent tout contact avec leurs proches. C’est toute une famille qui se retrouve alors mise à l’écart.

Une étude menée par le ministère sud-coréen de la Santé et du Bien-être a mis en évidence les facteurs qui poussent les 19-34 ans à se retirer du monde : la difficulté à trouver un emploi (24,1 %), les mauvaises relations interpersonnelles (23,5 %), les problèmes familiaux (12,4 %) et les problèmes de santé (12,4 %).

 
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