Moins touché, le cybermarché français reste fragile

Moins touché, le cybermarché français reste fragile
Moins touché, le cybermarché français reste fragile
Les logos d’Amrae et de l’étude Lucy

INFOGRAPHIE – Avec une diminution du nombre de sinistres et de leur intensité, le marché français de la cyberassurance va encore s’améliorer en 2023. C’est ce qui ressort de la dernière étude Lucy publiée par Amrae. Elle n’est cependant pas suffisamment robuste pour faire face à une crise majeure.

Comme chaque année, Amrae publie les résultats de son étude Lucy* dédiée à la couverture assurantielle du risque cyber en France. Pour cette quatrième édition, l’association des gestionnaires de risques se félicite de la poursuite de la réduction des sinistres, tant en montant qu’en fréquence.

Le volume total des primes du cybermarché français s’élève à 328 millions d’euros. Une hausse de 4% par rapport à 2022. « Cette faible évolution est un phénomène nouveau qui s’explique d’abord par le fait que le nombre de grandes entreprises assurées n’a pas évolué sur l’année »indique Philippe Cotelle, gestionnaire des risques d’Airbus Defence & Space et également directeur d’Amrae et président de sa commission cyber.

Dans le détail, les grands comptes (qui représentent à eux seuls 263,1 millions d’euros de primes), ont vu leur capacité augmenter de 12% sur l’année pour des tarifs en baisse également de 12%. « Les grandes entreprises rachetées à budget constant »il continue.

Quant aux entreprises de taille intermédiaire (de 50M à 1,5Md d’euros de chiffre d’affaires), le nombre d’entreprises assurées a augmenté de 47% sur l’année. Le montant du bonus s’élève à 48,3 millions d’euros à fin 2023. Cela représente un gain de 27% par rapport à 2022. Pour les entreprises de taille moyenne (entre 10 et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires), le nombre d’acteurs couverts a augmenté de 194% sur l’exercice. Le volume des primes a atteint 7,7 millions d’euros. Sur ce point, la hausse est de 73% par rapport à l’année dernière.

Taux de perte en baisse

Le montant total des sinistres indemnisés baisse de 46% en 2023 à 38 millions d’euros. « On observe une baisse de la gravité couplée à une baisse de la fréquence des sinistres enregistrés chez les grandes entreprises (-40%) et chez les entreprises de taille intermédiaire (-37%) »explique alors Amrae.

Le S/P s’améliore également sur l’année à 12%. L’année 2023 apparaît donc plutôt douce. Elle se caractérise par des conditions d’assurance légèrement meilleures (voir notre infographie ci-dessous). Mais aussi une plus grande maturité dans la souscription aux moyens de protection.

« Cette bonne forme n’est pas liée à des conditions de couverture d’assurance plus sévères. Mais comment les entreprises ont réagi aux attaques. De même, la baisse de la gravité des sinistres est le signe de l’efficacité des mesures de prévention et de cybersécurité. » explique ensuite Philippe Cotelle.

2024, une année de risque ?

Fort des signaux positifs de l’exercice 2023, Amrae indique que tout porte à croire que le marché français de la cyberassurance sera atone en 2024. L’association reste toutefois prudente. « C’est un marché qui reste volatil, qui n’est ni stabilisé ni mature. Et qui reste encore dépendant des grands comptes. Le volume des primes n’est pas encore assez important dans les entreprises de taille moyenne pour compenser une crise majeure dans les grandes entreprises.»prévient le président de la commission cyber Amrae.

Et cette dernière rappelle que 2024 n’est pas une année comme les autres. Entre les multiples crises géopolitiques à travers le monde et les Jeux Olympiques, « Le risque d’une véritable crise existe et est accentué par l’utilisation de l’IA. Le marché de la cyberassurance en France n’est pas suffisamment robuste pour faire face à une crise majeure »conclut Philippe Cotelle.

*Etude réalisée auprès de 8 courtiers (Aon, Diot Siaci, Filhet Allard, Howden, Marsh, Verlingue, Verspieren, WTW), un assureur (SMABTP) et 2 agences de souscription (Dattak, Stoïk) pour 614 sinistres.
 
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