l’hôpital du Havre est pointé du doigt

l’hôpital du Havre est pointé du doigt
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Par Marie Lemaistre
Publié le

26 avril 24 à 17h12

Une situation financière relativement tendu ». La chambre régionale des comptes a rendu son rapport définitif d’observation sur les comptes et la gestion du groupe hospitalier du Havre (Seine-Maritime) pour les exercices 2017 à 2021.

Le document approuvé en septembre dernier a été mis en ligne mercredi 17 avril 2024 sur le site Internet de l’établissement.

Une situation financière « relativement tendue »

Le premier constat fait par l’institution est que l’activité sur la période est restée très marquée par effets de la crise sanitaire du Covid-19, le GHH se présentant à cette époque comme « le principal établissement du territoire pour l’accueil des patients infectés » (certains actes ont notamment dû être déprogrammés). Cependant, « malgré un net rebond en 2021l’activité est est resté inférieur aux niveaux observés en 2019», note-t-on.

Son «attractivité est en déclin» dans de nombreuses spécialités, souligne-t-on.

«Quand on regarde la tendance, on voit que le GHH progresse de manière assez flagrante», argumente Martin Trelcat, directeur général du groupe hospitalier du Havre. En 2022, nous sommes à +5% d’activité et en 2023 +7%, et +15% sur les trois premiers mois de 2024. On a beau essayer de montrer qu’on revient à une situation d’avant Covid, la chambre n’a pas accepté nos conclusions. »

Un manque de « performance »

L’établissement est également pointé du doigt pour ses performances, notamment en chirurgie, avec des taux d’occupation qualifiés d’« historiquement bas » et « une durée moyenne de séjour élevée ».

Des « marges de progrès » sont également signalées en chirurgie ambulatoire. A noter que l’établissement est l’un des plus performants de sa catégorie pour l’activité liée à la maternité.

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La Cour des comptes en profite pour critiquer la situation financière du GHH. “Les résultats nets ont été positifs sur toute la période suivie (…) cependant, les résultats actuels ont été constamment déficitaires”, grince l’institution.

C’est un constat sévère. Nous avons deux mois d’avance de trésorerie, un taux d’endettement de 25 %, bien en dessous des critères de surendettement. (…) Nous avons beaucoup discuté avec les magistrats et ils n’ont pas accepté notre interprétation. Il faut savoir que le GHH est excédentaire depuis 6-7 ans, la chambre dit que nous avons bénéficié de recettes exceptionnelles et que cela masque nos résultats, je dis que c’est faux. Bien sûr, nous avons vendu des actifs, mais si nous neutralisons ces revenus exceptionnels, nous restons en excédent.

Martin Trelcatdirecteur général de GHH

Concrètement, l’établissement met en œuvre depuis 2013 une stratégie de désendettement qui lui a effectivement permis de passer sous les seuils d’alerte à partir de 2021 et lui permet en même temps de poursuivre une politique d’investissement. « Si l’on compare la situation aux autres hôpitaux normands, les établissements ont collectivement un déficit de 100 millions. Le GHH affiche en 2023 un surplus de 6 millions», rappelle Martin Trelcat.

Plusieurs recommandations et « obligations de faire »

Toutefois, cela « n’a pas empêché la dégradation du taux d’obsolescence des bâtiments et, dans une moindre mesure, de celui des équipements », est-il critiqué.

La notion d’obsolescence est à prendre avec beaucoup de prudence. Il s’agit d’un concept purement comptable qui ne reflète pas la qualité du bâtiment. Nous avons des bâtiments anciens, mais bien entretenus. Et nous sommes dans une phase de renouvellement et de rénovation majeurs. Nous dépenserons 130 millions au cours des six prochaines années.

Martin TrelcatDirecteur du GHH

Enfin, le GHH est très clairement rappelé à l’ordre quant à la gestion de son personnel, et notamment quant au respect des horaires de travail des agents. « La gestion des ressources humaines se caractérise par quelques écarts par rapport à la réglementation, notamment en matière de rémunération. »

Une obligation de mieux encadrer sa politique de rémunération

Il s’agit notamment d’une « explosion de la rémunération horaire » pour le personnel non médical, en lien avec heures supplémentaires travaillées pour pallier le manque de professionnels dans les métiers dits en pénurie.

En contrepartie, on constate que l’établissement ne recourt pas à l’intérim pour son personnel et expérimente de réelles difficultés de recrutement.

L’établissement s’est vu confier l’obligation de mieux encadrer sa politique de rémunération. « Ce rapport aurait gagné à mettre davantage en avant les points positifs », conclut Martin Trelcat, espérant que la tendance soit celle-là, pour la prochaine période examinée (2022-2026). Les contrôles ne devraient pas démarrer avant 2027-2028.

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