Face à l’explosion des ventes de cigarettes dans la rue, les élus de Seine-Saint-Denis disent stop

Face à l’explosion des ventes de cigarettes dans la rue, les élus de Seine-Saint-Denis disent stop
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Ils ont fait fuir pendant quelques minutes les vendeurs de « Marlboro town ». Lundi soir, les maires de dix communes de Seine-Saint-Denis ont installé une tribune au milieu du carrefour très fréquenté des Quatre-Chemins, un quartier à cheval sur Aubervilliers et Pantin. Leur objectif ? Occupez pendant quelques minutes ce haut lieu de la vente ambulante de cigarettes.

En bloquant la circulation à cet endroit, les élus ont voulu avoir un impact et attirer l’attention du public sur cette « gangrène » qui touche ce quartier populaire.

Le trafic de cigarettes « gangrène » les espaces publics

Sous une banderole jaune proclamant « Fausses cigarettes, vrais problèmes », les élus des dix communes de gauche (Pantin, La Courneuve, Noisy-le-Sec, Montreuil, etc.) ont pris le micro et réclamé plus de moyens de la part du gouvernement. L’État pour lutter contre ce fléau générateur de tensions.

“Nous nous sommes réunis pour dire que nous en avons marre du trafic de cigarettes contrefaites qui gangrène nos espaces publics, ce qui fait qu’aujourd’hui la situation est difficile sur le terrain, mal vécue par les commerçants et les habitants”, a déclaré le maire de Pantin. , Bertrand Kern.

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Bien qu’ils partagent le constat, certains élus du département ont rejeté la méthode, comme Karine Franclet, maire d’Aubervilliers. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l’édile « ne peut soutenir le blocage d’un grand axe routier au moment où les habitants rentrent du travail et les enfants rentrent de l’école ». Une décision soutenue par Geoffroy Carvalhinho, élu de la ville de Pantin.

Explosion depuis le Covid-19

Même si le trafic de cigarettes n’est pas un phénomène récent, il s’est très visiblement développé depuis la fin du Covid-19. Selon les maires protestataires, qui se basent sur les chiffres de l’industrie du tabac, le nombre de points de vente clandestins de tabac en Île-de-France est passé de cinq avant la pandémie à plus de 80 actuellement.

Dans toute la banlieue parisienne, il est courant de voir des groupes de vendeurs arpenter les usagers à la sortie des gares de transports en commun les plus fréquentées. S’ils s’envolent dès l’apparition d’un uniforme de policier, il ne leur faut que quelques minutes pour revenir, dès que les policiers sont partis.

Acheté 20 euros au Maghreb, revendu 50 euros dans le 93

Ces ventes ambulantes comprennent généralement des cigarettes de contrebande en provenance du Maghreb ou des cigarettes contrefaites produites en Europe de l’Est. Achetée 20-25 euros chez le fournisseur, une cartouche de dix paquets est vendue 50 euros au client.

“C’est un trafic qui emprunte aux codes et modes opératoires du trafic de drogue (stockage, transport, revente), c’est un trafic de rue mais qui dans la valeur ajoutée financière est en dessous du trafic de drogue”, a indiqué Michel Lavaud.

Des vendeurs rarement condamnés

La vente ambulante n’est un délit que depuis une loi de 2011. Même s’il est théoriquement puni de six mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende, il est néanmoins rare de condamner des vendeurs, a reconnu le procureur.

Seul un vendeur récidiviste serait susceptible de faire l’objet d’un jugement en comparution immédiate, avec une suite pénale plutôt décevante du point de vue du parquet.

« La première fois, on lui confisquait simplement ses cigarettes, la deuxième fois ses cigarettes et son argent, la troisième fois il serait présenté devant un délégué du procureur, la quatrième fois il irait au CRPRC-saisin (procédure de plaidoyer de culpabilité, NDLR). ndlr), la cinquième fois, il comparaîtrait immédiatement», a cité en exemple Éric Mathais.

Mais une fois devant le tribunal, « les peines prononcées sont objectivement moins lourdes, à situation équivalente, que celles prononcées en matière de stupéfiants », a-t-il regretté.

 
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