Par Maxime T’sjoen
Publié le
17 avril 24 à 15h24
Si les données font défaut, et qu’elles ne sont plus forcément omniprésentes dans nos esprits comme autrefois, il ne faut pas oublier que le Covid-19 est toujours là. Laissez-le circuler, laissez-le continuer à muter et donc créer des résurgences de l’épidémie.
Nouveau variant à ce jour, XDK, détecté en France par Santé publique France (SPF) depuis février, et suivi par l’organisme de santé.
On fait le point sur ce « recombinant ».
Difficile de savoir où se situe ce variant
Dressons le portrait de cette nouvelle variante au nom terne. “Il s’agit d’un variant recombinant du JN.1, variant majoritaire en France depuis la dernière vague automne-hiver qui vient de se terminer, et du XBB.1.16.11, qui provient de souches qui ont circulé lors de la vague de l’été 2023”, explique Professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève, contacté par -.
Détecté en Inde, en Nouvelle-Zélande, en Grèce et en France, il est cependant difficile de savoir où il est réellement présent dans le monde. «Nous avons beaucoup baissé la garde», souligne l’épidémiologiste.
Résurgence « probable » de l’épidémie
Il est trop tôt pour dire si XDK deviendra majoritaire. Prudent, Antoine Flahault rappelle néanmoins que « JN.1 s’est imposé très largement et très rapidement dans le monde avec un très fort potentiel de transmissibilité », mais avec « une virulence atténuée notamment chez les personnes vaccinées contre le Covid (au moins pour trois doses) et immunocompétent.
SPF notait dans son analyse de risque du 8 avril 2024 que « rien n’indique cependant que XDK soit différent de la sous-lignée JN.1 », au vu des données disponibles.
Une résurgence de l’épidémie est probable, qu’elle soit liée à ce nouveau variant XDK ou à un autre. En effet, depuis le début de la pandémie, on observe l’émergence de nouveaux variants qui échappent régulièrement à l’immunité conférée par les précédents vaccins et qui se propagent dans la population, créant des vagues de contamination qui restent conséquentes.
Evidemment, une augmentation des contaminations contribue à « une augmentation des hospitalisations et des décès », notamment chez les personnes âgées et fragiles.
Autre risque, le Covid long « parfois très handicapant », insiste Antoine Flahaut.
Quels sont les risques avant les grands événements estivaux ?
Plus précisément sur l’Institut de Santé Globale de l’Université de Genève. « Personne n’a signalé une virulence accrue à ce jour. »
Mais rien ne nous garantit qu’un jour n’apparaîtra pas un nouveau variant plus transmissible et plus virulent qui pourrait alors mettre à nouveau à mal nos systèmes de santé et perturber la vie sociale.
L’épidémiologiste va plus loin et estime que les vagues connues à l’automne et à l’hiver dernier se reproduiront tant que la qualité de l’air intérieur des locaux, y compris les transports en commun, ne sera pas améliorée « de manière significative ».
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