« Une balle dans le pied »

« Une balle dans le pied »
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Il devait durer au moins jusqu’en décembre 2024. En fin de compte, il se terminera probablement beaucoup plus tôt. Dès fin avril.

Comme l’a révélé le 15 avril le média spécialisé Infos AEF , le recrutement d’alternants sous contrat de professionnalisation ne donnera bientôt plus droit à la prime exceptionnelle à l’embauche. Pouvant aller jusqu’à 6 000 €, celui-ci a été instauré en pleine crise du Covid, afin d’éviter que ce choc économique sans précédent ne transforme les jeunes entrant sur le marché du travail en une « génération sacrifiée ».

Le ministère du Travail a confirmé ce mardi 16 avril que la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle étudiera mercredi un décret en ce sens.

Retour à la situation normale

A l’heure où la chasse aux économies est ouverte, l’entourage du ministère souligne que “cela marquera un retour à la normale […] Contrairement aux aides aux contrats d’apprentissage, [celle-ci] n’existait pas avant le plan de relance et la mise en œuvre du plan « un jeune, une solution ».

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Autre argument avancé : le manque de lisibilité du système et une forme d’inégalité de traitement selon l’âge. Car même si le contrat de professionnalisation est accessible aux jeunes de moins de 26 ans et sans limite d’âge pour les demandeurs d’emploi ou les titulaires de l’Allocation adulte handicapé notamment, l’aide était réservée uniquement aux alternants de moins de 30 ans.

Pour autant, continuez les services du ministère qui « ces personnes de plus de 30 ans représentaient en 2022, plus de 80 % des titulaires d’un contrat de professionnalisation qui étaient en situation de recherche d’emploi avant de signer le contrat ».

« L’effet d’aubaine des aides à l’apprentissage »

Les organisations patronales n’ont pas manqué de réagir. « S’attaquer à l’alternance n’est pas une bonne idée »pour la CPME.

« Le gouvernement se tire une balle dans le piedpour Marc Sanchez, Secrétaire Général du SDI, le Syndicat des Indépendants et des Très Petites Entreprises L’inadéquation des profils aux postes proposés est l’une des principales causes des difficultés de recrutement des TPE ». Les contrats de professionnalisation permettent d’acquérir de nouvelles compétences en alternant formation et mise en pratique en entreprise. « Il serait plus approprié de s’interroger sur l’effet d’aubaine des supports d’apprentissage utilisés par les grandes entreprises pour l’usage à faible coût des jeunes dans l’enseignement supérieur »il ajoute.

Celles-ci ne sont d’ailleurs pas – pour l’instant – remises en cause.

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Selon les dernières données de la Dares, fin janvier 2024, on comptait 90 700 personnes en contrat de professionnalisation. En 2023, 116 000 contrats de professionnalisation avaient démarré.

Le ministère du Travail souligne que les aides à l’embauche versées par France Travail pour les demandeurs d’emploi de 26 ans et plus (2 000 €) et pour les demandeurs d’emploi de 45 ans et plus (2 000 €) en contrat de professionnalisation sont maintenues.

 
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