Comme pour le Covid, le groupe Lufthansa mesure-t-il mieux l’impact de la crise du Moyen-Orient sur le transport aérien ? – .

Comme pour le Covid, le groupe Lufthansa mesure-t-il mieux l’impact de la crise du Moyen-Orient sur le transport aérien ? – .
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Le groupe Lufthansa sera-t-il le même baromètre du transport aérien pour la crise au Moyen-Orient que pour la crise du Covid ?

Ce lundi, au lendemain de l’attaque iranienne contre Israël, le groupe de transport aérien a revu à la baisse lundi ses prévisions de résultat opérationnel pour l’année 2024, citant notamment « toujours imprévisible » au Moyen-Orient et après un premier trimestre en perte de 849 millions d’euros, plombé par les grèves. Cette année, l’entreprise allemande table désormais sur un bénéfice d’exploitation d’environ 2,2 milliards d’euros, alors qu’elle prévoyait un résultat similaire aux 2,68 milliards générés en 2023. Cette nouvelle prévision pourrait encore être réduite en raison de « effets encore imprévisibles de la récente escalade du conflit au Moyen-Orient et des nouvelles incertitudes géopolitiques ” OMS ” représentent des risques sur les perspectives du groupe pour l’ensemble de l’année », prévient l’entreprise dans un communiqué. En Bourse, le cours de Lufthansa perdait 3,31% ce lundi après-midi à Francfort, après ces annonces.

Dès samedi matin, Lufthansa et Austrian Airlines (également membre du groupe Lufthansa) avaient déjà été les premières à suspendre leurs liaisons vers Téhéran et leurs vols au-dessus de l’Iran.

Une réactivité qui n’est pas sans rappeler celle du Covid en 2020. lorsque très tôt, fin février, Lufthansa immobilisait 13 gros-porteurs, puis quelques jours plus tard 150 avions, alors que les autres compagnies réfléchissaient encore à déployer leurs avions vers d’autres destinations.

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Des grèves qui ont perturbé son premier trimestre 2024

Sur le plan opérationnel, Lufthansa a subi une perte de janvier à mars de cette année. plus élevé que prévu en raison de diverses grèves » déclenchés par les collaborateurs au sein du groupe et chez les partenaires. Ces mouvements ont en tout alourdi le résultat de « environ 350 millions d’euros », selon le communiqué.

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L’entreprise s’attend donc à ce que le bénéfice d’exploitation du deuxième trimestre 2024 soit inférieur de 100 millions d’euros à celui de l’année précédente. En cause : les conséquences de conflits salariaux désormais résolus, notamment chez Lufthansa Airlines, une faible demande de réservations à court terme et des conflits persistants chez Austrian Airlines.

Mais globalement, les réserves sont « conforme aux attentes initiales, notamment pour les mois de vacances d’été, ce qui conforte les perspectives du groupe pour le second semestre », qui devrait à elle seule afficher une meilleure performance par rapport à l’été 2023.

Difficultés à se remettre de la pandémie de covid

Depuis le choc de la crise sanitaire, l’entreprise allemande peine à remettre en ligne ses capacités et est encore loin de ses niveaux de 2019. En 2022, Lufthansa n’avait retrouvé que 72 % de sa capacité d’avant crise – calculée en sièges disponibles par kilomètre (SKO).

Malgré un bond important l’an dernier, le groupe plafonne à 84 %. Le groupe, à lui seul, se situe même en dessous de ce seuil, alors que les compagnies qu’il possède (Austrian Airlines, Swiss, Brussels Airlines et Eurowings) le dépassent. Début mars, Carsten Spohr, directeur général du groupe, visait une moyenne de 94% pour 2024 avec une réduction des écarts. Mais si la trajectoire est bel et bien ascendante, elle souffre de la comparaison avec la concurrence.

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C’est le cas des entreprises nord-américaines : portées par le dynamisme de leur marché intérieur, elles ont rapidement repris de l’ampleur avant de dépasser leur niveau d’avant-crise d’ici 2023 selon les statistiques de l’Association internationale des transports aériens. Les entreprises européennes n’en sont pas encore là, mais le niveau moyen sur le Vieux Continent est encore de 96 %.

Si l’on prend les concurrents directs et comparables de Lufthansa, Air France-KLM a redémarré plus vite et a quelques longueurs d’avance. Le groupe français était à 93% de son niveau d’avant-crise en 2023 et devrait être proche de son niveau d’avant-crise cette année.

Et, selon les propres données du groupe allemand, ce retard restera important sur tous les marchés, hormis l’Afrique où il devrait faire mieux qu’avant le covid en 2024. On le retrouvera ainsi encore sur les marchés ultra-stratégiques de l’Atlantique Nord et de l’Asie. -Pacifique, ainsi que l’Amérique du Sud dans une plus large mesure. Lors de la présentation des résultats ce jeudi, Carsten Spohr a certes vanté la diversité et l’étendue du réseau de son groupe, mais les chiffres ne sont clairement pas en sa faveur.

De bons résultats financiers malgré tout

Malgré ces obstacles, Lufthansa maintient le cap financièrement. Avec en 2023, 2,7 milliards de résultat opérationnel ajusté (Ebit, bénéfice avant intérêts et impôts, hors éléments exceptionnels) et 7,6% de marge, le groupe réalise le troisième meilleur exercice de son histoire.

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L’entreprise le doit notamment à une demande dynamique associée à une gestion rigoureuse des prix. Son revenu unitaire est bien supérieur à celui de ses concurrents : chaque siège mis en ligne lui rapporte environ 1,5 euro de plus qu’Air France-KLM ou IAG. À cela s’ajoute une forte discipline pour limiter la hausse des coûts.

Le groupe aérien devance largement son concurrent français, plombé par un quatrième trimestre difficile et les difficultés de Transavia à se mettre au vert. Il est en revanche soumis à la loi d’IAG qui a pleinement profité de la croissance de son offre.

Lufthansa suspend ses vols vers l’Iran et Israël

La compagnie aérienne allemande Lufthansa et sa filiale autrichienne Austrian Airlines ont annoncé vendredi dernier la suspension de leurs vols à destination et en provenance de Téhéran et ne plus utiliser l’espace aérien iranien. Une mesure valable jusqu’au 18 avril. L’entreprise allemande anticipait, à ce moment-là, des menaces de frappes de l’Iran contre Israël, qui se sont finalement produites dans la nuit de samedi à dimanche.

La compagnie aérienne a poursuivi sur cette lancée dimanche après-midi en annonçant la suspension jusqu’à lundi de ses vols à destination et en provenance de Tel-Aviv ainsi qu’Erbil en Irak et Amman en Jordanie. L’entreprise dit « surveiller en permanence la situation au Moyen-Orient « .

(Avec l’AFP)

 
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