Son arrivée samedi à la présidence de la Fédération française de basket (FFBB) a été beaucoup moins médiatisée que les réélections de Philippe Diallo et de Gilles Moretton, respectivement à la tête de la FFF et de la FFT le même jour. Et pour cause, Jean-Pierre Huckler n’a rencontré aucune opposition (95,41 % des voix recueillies) et il incarne la continuité, après avoir été le vice-président de Jean-Pierre Siutat ces quatorze dernières années.
De même, contrairement à de nombreuses fédérations ayant traversé de graves crises ces derniers mois/années (football, tennis, escrime, judo, rugby…), la FFBB apparaît comme un élève modèle du sport français. Un statut renforcé par un nombre record de licenciés cette année (près de 766 000) et les trois belles médailles d’argent obtenues par les basketteurs français lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 (hommes et femmes en 5×5 et équipe masculine 3×3).
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Harcèlement moral dénoncé par 18 salariés ?
Oui, mais une enquête publiée vendredi par Libération atténue cette image passionnante dessinée à la surface. Il évoque de nombreux dysfonctionnements internes liés au comportement de certains dirigeants, dont plusieurs autorités, comme le ministère des Sports, ont été informées. Surnommé « le Château du 117 », le siège de la FFBB, situé au 117 rue du Château-des-Rentiers (Paris 13e), est ainsi le théâtre d’une « gestion toxique », selon plusieurs témoignages recueillis par Libération depuis près de deux ans. .
Ce siège social, qui compte aujourd’hui 150 salariés, est jugé par les salariés comme marqué par l’inconfort, le surmenage, le manque de considération et un climat sexiste. Pas moins de 18 salariés affirment avoir été victimes de situations pouvant s’apparenter à du harcèlement moral, ayant entraîné des arrêts maladie, des ruptures contractuelles ou un « fort sentiment de détresse ».
Jean-Pierre Huckler prône « l’esprit d’ouverture »
Six managers de la fédération de basket, toujours dans le giron fédéral, seraient impliqués. Même si aucune plainte n’a encore été déposée, le contexte serait très tendu, notamment depuis la double casquette controversée de directeur technique national (DTN) et de directeur général (DG) obtenue par Alain Contensoux en 2018.
On apprend également dans l’enquête Libération qu’en mai 2023, un rapport du CSE indique que « des alertes concernant des propos racistes et potentiellement sexistes lui ont été signalées ». Élu pour quatre ans, Jean-Pierre Huckler (65 ans) va donc tenter d’apaiser un climat devenu tendu, au fil des trois mandats consécutifs de Jean-Pierre Siutat. Cet été, il a même vécu une altercation avec Evan Fournier, dans le vestiaire des Bleus, après un premier tour décevant des JO, alors très médiatisé.
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«Je souhaite rassembler tous les acteurs de notre sport dans un esprit positif», a d’emblée indiqué samedi Jean-Pierre Huckler. Cet ancien arbitre de haut niveau insiste sur « l’esprit d’ouverture » qu’il souhaite insuffler à la tête d’une fédération française de basket qui était par ailleurs visiblement au bord d’une crise lors de son précédent cycle.
