Dans son discours de politique générale, le nouveau Premier ministre a évoqué un plan en deux étapes. Une délégation syndicale va travailler pendant 3 mois sur un rapport de la Cour des comptes.
Pas de suspension. Alors que la gauche en a fait une condition de non-censure, François Bayrou a confirmé ce lundi dans son discours de politique générale qu’il ne suspendrait pas la réforme 2023 adoptée par 49.3 par Elisabeth Borne, préférant profiter d'”une fenêtre de tir”, tandis que la loi de 2023 prévoit que « l’âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026 ».
Au lieu de cette suspension, le Premier ministre a annoncé deux étapes : d’abord, la Cour des comptes se chargera d’une mission flash, qui « s’appuiera sur un constat et des chiffres incontestables ». Il cite notamment les travaux menés par le Haut-Commissariat au Plan fin 2022.
Après cette mission flash, qui ne durera que quelques semaines et devrait donner un « résultat précis de l’état du système des retraites », l’exécutif passera le relais aux partenaires sociaux, qui devront discuter lors d’un « conclave » de 3 mois. ». . Une délégation permanente composée de personnalités des syndicats devra donc travailler sur une nouvelle mouture d’ici l’automne. A une condition.
«Nous pouvons chercher une nouvelle voie de réforme, sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite, à condition qu’elle réponde aux exigences fixées. Nous ne pouvons pas dégrader l’équilibre financier que nous recherchons et sur lequel presque tout le monde est d’accord.
Si les partenaires sociaux sont d’accord, ce texte devra être étudié par le Parlement à l’automne, lors de l’adoption du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). La délégation permanente devrait être constituée ce vendredi 17 janvier.
Fenêtre de prise de vue
Sans accord syndical, l’ancien texte de 2023 s’appliquera. François Bayrou a évoqué une « fenêtre de tir », avec le relèvement prévu de l’âge d’embauche, à 63 ans fin 2026. C’est donc avant l’adoption du PLFSS – et les débats parlementaires débuteront en septembre – que les syndicats doivent règle : avant l’été, donc.
L’idée du Premier ministre aurait reçu le soutien du Parti socialiste. A l’issue des discussions lundi soir, le Premier secrétaire général du PS, Olivier Faure, aurait formulé une proposition similaire, a appris l’AFP.
“Nous sommes peut-être à un jet de pierre, à quelques heures d’un éventuel accord”, avait-il déclaré quelques heures plus tôt sur BFMTV et RMC.
Alors que le reste des partis de gauche vont voter une motion de censure, le PS revient donc sur l’une de ses conditions de soutien au nouveau gouvernement. Les socialistes réclament ces derniers jours que la suspension de la réforme des retraites soit effective dès le début de la renégociation de la loi, et pas seulement en cas de succès. Selon les projets de François Bayrou, ce ne serait plus le cas.
Pour les Français concrètement concernés par la retraite cette année, le résultat de ce nouveau projet n’est pas encore établi : ils pourraient pouvoir prendre leur retraite à 62 ans et 6 mois (avec une durée de cotisation de 42 ans et un quart) au lieu de 62 ans et 9 mois (d’une durée de 42,5 ans) – ce qui était prévu dans le texte de 2023.
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