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installé à 8000 km de Mayotte, Kader n’a plus de nouvelles de sa famille depuis 72 heures

Publié le 19/12/2024 à 7h00

Écrit par Alicia Girardeau

Depuis le passage du cyclone Chido, samedi 14 décembre, à Mayotte, les Mahorais qui vivent en attendent désespérément des nouvelles de leurs proches. Kader Soidiki vit dans les Pyrénées-Atlantiques et n’a pas pu contacter sa famille depuis quatre jours.

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Impuissant, à des milliers de kilomètres de là, il ne lui reste plus que l’espoir. Depuis le passage dévastateur du cyclone sur l’archipel de Mayotte samedi 14 décembre, Kader Soidiki n’a plus de nouvelles de sa famille. « J’étais au téléphone avec ma mère, mais d’un coup ça s’est coupé, je ne l’entendais plus, rapport-t-il. Je pensais que quelque chose de grave s’était passé, j’ai essayé d’appeler plusieurs fois, mais tout est déconnecté, je ne sais pas quoi faire.

Selon un bilan encore très provisoire communiqué par le ministère de l’Intérieur, 22 morts et plus de 1.773 blessés ont été recensés par les autorités. Un chiffre qui pourrait encore être très inférieur à la réalité des victimes qui pourrait représenter plusieurs centaines, voire milliers de morts selon les autorités.

Depuis plusieurs jours, les secours sont déployés sur place, mais de nombreuses régions restent toujours sans communication. Près de 90 % des pylônes électriques ont été détruits, rendant les échanges avec la France quasiment impossibles pour la population.

Cela me fait mal au cœur. Quand je vois les images, c’est l’apocalypse. Une tornade qui a tout cassé comme dans les films.

Cadre Soidiki

Mahorais vivant à Bizanos

Le jeune Mahorais vit depuis quatorze ans à Bizanos, dans les Pyrénées-Atlantiques, mais reste en contact quotidien avec sa famille qui vit toujours sur l’île. Ses parents, frères et sœurs vivent dans la commune de Sada, à l’ouest de Mayotte.

Trois jours se sont désormais écoulés depuis l’incident, mais toujours aucun signe de vie. « Je passe mon - à regarder les chaînes d’information, je n’arrive pas à dormir. Je continue d’espérer qu’ils soient en sécurité quelque part, je prie pour cela », il glisse.

Lire aussi : Cyclone Chido à Mayotte. “Certains m’appellent en larmes” : des familles du Limousin s’organisent pour venir en aide à leurs proches

Sur tout le territoire, de nombreuses associations se mobilisent pour venir en aide aux sinistrés. Pour Kader, « Le plus compliqué, c’est la distance. Le fait que nous ne pouvons pas être à leurs côtés et que nous sommes incapables de faire quoi que ce soit.»

Malgré tout, des solidarités s’organisent sur tout le territoire et des groupes de soutien voient le jour pour échanger des nouvelles. Avec son voisin rencontré récemment, le jeune Mahorais parcourt sans cesse les différents fils de discussion à la recherche du moindre élément qui pourrait révéler la situation sur place. “On a cherché ensemble sur les réseaux pour avoir des nouvelles, il y a pas mal de personnes qui postent des photos de leur famille pour trouver des moyens de les contacter”, indicates Émilie Thez.

Sur les réseaux sociaux, les demandes d’actualités se multiplient.

© France Télévisions

Malgré un message posté, le jeune Mahorais a surtout collecté des informations sur les dégâts matériels. “J’ai J’ai réussi à trouver ici des gens qui recherchent leur famille à Mayotte, mais eux aussi n’ont jusqu’à présent aucune nouvelle.

Je pense qu’on va les retrouver, qu’ils vont bien, il faut garder espoir, c’est important.

Cadre Soidiki

Mahorais vivant à Bizanos

Alors le jeune mahorais attend. « J’avais besoin de prendre l’air, et en plus c’est Noël, c’est une période où tout le monde devrait être content. Être toujours sur les chaînes d’information n’est pas bon non plus.» Il regrette que le nouveau Premier ministre ait privilégié un déplacement au conseil municipal de Pau, plutôt que de se rendre sur l’île. “Ça me met en colère, car c’est la première personne qui devrait être là pour constater les dégâts, pour aider la population.”

Il espère pouvoir agir à sa manière et est toujours à la recherche d’associations locales pour envoyer localement de l’aide alimentaire, des vêtements ou des produits d’hygiène.

 
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