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à la veille du verdict, les habitants de Mazan veulent tourner la page

Les habitants de Mazan craignent que le nom de leur village soit à jamais associé à l’affaire des viols commis et organisés par Dominique Pelicot sur son épouse par soumission chimique. Après trois mois et demi de surexposition médiatique, ils aspirent à retrouver une vie plus apaisée

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A la veille du verdict, les habitants de Mazan aspirent à retrouver la paix. Depuis le début du procès de Dominique Pélicot et des 50 coaccusés, de nombreux habitants souffrent de voir le nom de leur commune définitivement associé à l’affaire. Pourquoi ne pas dire l’affaire Pélicot au lieu des viols de Mazan. Toujours Mazan ! Cela ne donne pas une bonne réputation au village. déplore un habitant

>> “C’est une notoriété dont on se serait passé” : le village de Mazan, entre étonnement et exaspération

« Nous associons le nom de notre commune à ces comportements, ajoute le maire sans étiquette Louis Bonnet. On nous a dit d’écrire aux médias pour changer cela… Mais une fois le coup porté, il n’y a plus de retour en arrière. La ville n’était pas préparée à cela et à l’ampleur que cela allait prendre au niveau international.

Louis Bonnet, maire sans étiquette de Mazan, veut tourner la page et craint que son village ne soit à jamais marqué par cette affaire.

© Frédéric Roche / France Télévisions

“Cette affaire vient de quelqu’un qui n’est pas du village, s’exclame Bertrand, qui rencontrait régulièrement Dominique Pelicot au club de tennis, cela jette l’opprobre dans tout le village. Dès qu’on quitte Mazan, on nous interroge, ça nous tombe dessus comme ça…

« Il passait devant le club de tennis à vélo avec un panier et le petit chat dedans. J’ai côtoyé l’un des plus grands criminels de l’histoire de France.

Bertrand Ferrari, habitant de Mazan

à France 3 Paca

Pendant des semaines, ce village au pied du Ventoux a vu des dizaines de journalistes, caméras et micros à la main, parcourir le village et interroger les habitants. Assez pénible à la longue. « Il y avait souvent trois équipes de tournage qui circulaient dans le villagedit le maire. Au début, nous avons répondu, puis nous avons arrêté, les commerçants et les habitants en avaient assez…»

L’élu revient également sur les contextes de ses propos polémiques et déplacés, en septembre sur la BBC. Il a alors déclaré : Cela aurait pu être pire, aucun enfant n’a été impliqué, aucune femme n’est morte. Ce sera difficile pour la famille, mais elle pourra reconstruire sa vie. Après tout, personne n’est mort« .

Des propos que Louis Bonnet a vite regrettés. «C’était dans un village voisina-t-il déclaré ce mercredi. J’ai été un peu pourchassé par les journalistes. Ils ont retenu une phrase que je n’aurais pas dû prononcer. ÇCela m’a frappé parce que j’étais menacé.

Le maire est impatient qu’on oublie un peu Mazan et cette atroce affaire : « Nous voulons tourner la page. Ici, il y a des festivités, un marché de Noël le week-end dernier avec les enfants et le Père Noël, les produits agricoles, c’est la vie de village.

L’édile craint cependant que Mazan ne subisse le même sort que Carpentras, après l’affaire de la profanation du cimetière juif. « Carpentras, on en parle encore et ça doit faire au moins 30 ans (l’affaire date de 1990, ndlr). “Nous n’aurons plus de touristes, mais nous aurons toujours des cyclistes”, espère Claudine, une autre habitante fataliste, mais persuadée que Mazan est toujours »un très beau village.

Article rédigé avec Samia Boujamaa, journaliste à France 3 Provence-Alpes

 
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