Lundi soir, tous les regards étaient tournés vers le Palais des Congrès de Marrakech, où étaient réunis plusieurs légendes du continent africain, une constellation de stars et les dirigeants de plusieurs instances mondiales, notamment celle de la FIFA, Gianni Infantino. Tout ce beau monde avait rendez-vous avec la cérémonie de Prix des FACun événement qui se veut être l’occasion de célébrer le développement du football en Afrique, tant masculin que féminin, à travers une série de distinctions.
En début de saison, Hakimi est célébré par la presse française comme le nouveau leader du vestiaire de l’équipe. Paris Saint-Germainquelques mois après avoir éclaboussé la capitale française de son talent lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Tout cela, conjugué à sa justesse défensive et son explosivité sur le plan offensif, faisaient de lui un très sérieux candidat au titre de meilleur joueur africain de l’année, mais la CAF en a encore décidé autrement ! Après Victor Osimhen, qui a été préféré à Lion de l’Atlas l’année dernière, un autre attaquant nigérian a été récompensé cette année : Adémola Lookman. Le fer de lance de l’Atalanta Bergame a réalisé une saison en club monstrueuse, conclue par une masterclass en finale de Ligue Europa face au Bayer Leverkusen (hat-trick). On ne peut pas dire qu’Hakimi a été « volé » lundi, car le mérite de Lookman est indiscutable, mais les autres résultats révélés lors de cette soirée ont alimenté le feu des critiques, résultats qui frisent parfois « l’irrationalité ».
La raison a de nouveau cédé la place à l’irrationalité
Le FAC j’ai choisi le portier Couchers de soleil de Mamelodi et l’Afrique du Sud, Ronwen Williamscomme meilleur gardien africain puis meilleur joueur interclubs africain. Ces deux distinctions très significatives n’ont cependant pas suffi au gardien pour figurer dans le Onze type de l’année 2024, où il a été remplacé par André Onana. Pire encore, l’attaquant international guinéen du Borussia Dortmund, Serhou Guirassy, n’a pas non plus été retenu dans le onze de l’année, malgré sa saison phénoménale avec le BVB (12 buts en 17 matchs). Comment un joueur nommé parmi les cinq meilleurs du continent peut-il être absent de l’équipe type, sachant que la CAF a préféré insérer Victor Osimhen dans son onze ?
Les polémiques se sont ensuite poursuivies avec l’annonce du plus beau but de l’année, un titre décerné à l’Angolais. Mabululu tandis que les buts de Yassine Benzia, Ibrahim Adel et Aboubakary Koita ont été bien plus spectaculaires. Le Prix du meilleur jeune joueur africain a également fait grand bruit, les supporters ivoiriens criant au scandale en voyant leur joueur Karim Konaté (RB Salzbourg) écarté au profit du Sénégalais Lamine Camara. Les résultats de cette catégorie ont été particulièrement surprenants, à commencer par l’annonce de la short-list où le Marocain Eliesse Ben Seghir a été snobé. Coéquipier de Lamine Camara à l’AS Monaco, le Marocain a joué plus de minutes, marqué plus de buts, délivré plus de passes décisives, remporté plus de distinctions individuelles (joueur du mois, MVP, etc.) que le Sénégalais, sans parler de ses participations à la CAN 2025. qualifications et lors des JO de Paris 2024. Tout cela n’était apparemment pas du goût des décideurs de la CAF.
L’insatisfaction et l’anxiété générées par les choix du FAC sont dus en partie à une mauvaise compréhension du mode de désignation des gagnants et au manque de transparence post-décision. Officiellement, les gagnants de chaque catégorie sont choisis par les votes de la commission technique de la CAF, des professionnels des médias, des entraîneurs principaux et des capitaines des associations membres, ainsi que des clubs participant aux phases de groupes des compétitions interclubs. Cependant, la CAF n’a pas pris la peine de révéler l’identité des experts composant ce collège, ni le détail des votes exprimés, comme c’est le cas pour le Ballon d’or par exemple. Certes, Achraf Hakimi n’est pas reparti avec les honneurs de la distinction lundi, mais le redoutable latéral pourrait soulever le trophée sans la moindre concurrence l’année prochaine s’il parvient à contribuer à la consécration du Maroc lors de la CAN 2025. Toutefois, la CAF devrait envisager sérieusement de faire preuve de plus de transparence et de rationalité dans les éditions futures, pour éviter de continuer à déclencher l’avalanche de critiques qui tombe après chaque cérémonie de remise des Prix de la CAF.
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