La courbe chante, et elle ne chante pas ce qu’on pense. « Vous nous avez énervé… ». “Nous ne sommes pas des Américains.” “Tu pars ou pas?” « Cardinal, il faut vendre ». C’est fini, et c’est mal fini. L’histoire entre la Curva Sud et ce club est terminée. Le reste du stade est moins décisif dans ses manifestations mais, on le comprend grâce aux réseaux sociaux, pense la même chose. Le supporter milanais est ambitieux par définition et, le soir du retour des grands du passé à San Siro, il a décidé qu’il avait perdu patience. Il a perdu patience avec Cardinale, loin le jour de la célébration, avec Ibrahimovic, hué en avant-match dès son apparition sur grand écran, avec Furlani, avec tout le monde.
LES BANNIÈRES
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Après le match nul 0-0 contre Genoa, deux banderoles sont apparues à l’extérieur du San Siro, visiblement non mises avant le match. Le premier : “Club milanais : nous vous avons attendu et soutenu jusqu’au bout, nous en avons assez de votre médiocrité”. L’autre : “Des managers incapables, des entreprises sans ambition, vous n’êtes pas à la hauteur de notre histoire.” Très clair. Milan, après tout, est huitième…
LES RAISONS
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La médiocrité est le mot qui résume tout. Pour ses supporters, le Milan de RedBird est le club qui ne dépense jamais plus de 20 millions pour un joueur, n’achète pas un champion établi depuis (de nombreuses) années, dit non à Conte qui propose de choisir Fonseca, apprécié des supporters mais toujours l’entraîneur de Lille. L’entreprise qui soigne les bilans – deux fois dans le noir – plus que l’envie de gagner. Une photo d’un foulard dédié à Paolo Maldini circulait sur les réseaux sociaux à 23 heures. Les supporters, deux ans et demi après le dernier championnat, 13 ans et demi après l’avant-dernier, n’y croient plus.
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LE SOIR
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Comme c’est étrange l’atmosphère de San Siro. La soirée a commencé par les célébrations du 125ème anniversaire, dans un San Siro rempli aux deux tiers. Puis le stade s’est rempli, Van Basten et Pippo Inzaghi ont un peu réchauffé le public et la foule a applaudi comme toujours pendant le match. Juste quelques sifflets ici et là, isolés, en fin de première mi-- et pendant la seconde. La courbe a chanté pour tout le monde, même pour Liberali (!) mais au coup de sifflet final elle s’est déchaînée. Dans ces moments-là, l’équipe marchait tristement au milieu du terrain, saluant le Sud de loin. Cardinale était à des milliers de kilomètres, Furlani et Ibrahimovic étaient silencieux, comme toujours.
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