Le nouveau budget présenté devrait marquer une « inflexion » par rapport au précédent tout en accélérant la réduction des dépenses publiques, estime le président de la Cour des comptes.
“Il faut rassurer sur la capacité du pays à être gouverné.” Invité au micro de France Inter, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a appelé mardi à adopter une stratégie différente concernant la formation d’un nouveau gouvernement. Et ce, afin d’éviter une nouvelle censure, qui nuirait à la crédibilité de la France auprès des investisseurs.
« Il ne faut pas trop se précipiter. Il faut une situation différente de celle de Michel Barnier qui était trop fragile, a-t-il expliqué. Il faut essayer de trouver quelque chose de plus solide.
Toutefois, l’ancien ministre des Finances a expliqué qu’une période de latence trop longue serait également préjudiciable à la situation économique du pays. « Les équilibres ne peuvent pas être sacrifiés dans ce processus », a-t-il rappelé. « La dette est l’ennemie de l’économie et de l’action publique. » Sans gouvernement et donc sans budget, la France ne pourra pas engager les réformes que l’ancien socialiste juge nécessaires pour réduire les finances publiques, dans une situation « d’extrême gravité ».
Des économies difficiles à réaliser
“Nous n’avons plus de marge de manœuvre dans ce dossier”, a jugé Pierre Moscovici. “Nous avons des créanciers qui surveillent de près notre situation.” Le président de la Cour des comptes estime que Michel Barnier a eu le mérite de « fixer le cap », en présentant un budget qui prévoyait de réduire le déficit public à 5 % en 2025. Le tout avec 40 milliards d’euros d’économies et 20 milliards d’impôts. augmente.
Pierre Moscovici a toutefois souligné que le prochain gouvernement ne parviendrait pas à reprendre en main le budget tel que conçu par l’équipe Barnier, cette dernière étant responsable de sa chute.
“Je suis réaliste”, a-t-il déclaré. « Les économies demandées aux collectivités locales et à la sécurité sociale seront difficiles à mettre en œuvre. »
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“Inflexion”
L’ancien ministre estime cependant qu’il existe des marges de manœuvre pour réduire les finances publiques qui pèsent « 57 % du PIB, un record en Europe ». Il en a profité pour distiller quelques idées. « Est-il essentiel que les politiques d’apprentissage soient accessibles à tous les étudiants de l’enseignement supérieur ? s’est interrogé Pierre Moscovici alors que le coût du système est estimé entre 22 et 25 milliards d’euros par an, selon l’économiste de l’OFCE Bruno Coquet. Le président de la Cour a également souligné les dépenses de relance mises en place lors des crises du Covid et de l’énergie.
Mais « une France forte n’est pas une France qui s’engage dans l’austérité », a-t-il finalement concédé après avoir appelé à une réduction des dépenses.
Selon lui, il faut aussi augmenter, « au moins à court terme », la fiscalité, dans un souci de « justice fiscale ».
Si l’ancien ministre estime nécessaire que le nouveau « budget marque une inflexion », les positions exprimées reprennent en partie la lecture du précédent.
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