Désormais, les deux pionniers du financement participatif en France ne feront plus qu’un. Ulule a annoncé ce lundi le rachat de son concurrent KissKissBankBank, filiale de la Banque Postale (LBP), pour un montant non divulgué. A A noter : les deux entités continueront d’exister, mais bénéficieront d’une infrastructure technologique commune.
« Nous faisons le même travail de base, mais nous avons développé d’autres services comme un organisme de formation et un canal de distribution, pour Ulule. », et « KissKissBankBank offre un support premium », a expliqué à l’AFP Arnaud Burgot, directeur général d’Ulule, fondée en 2010.
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« Les offres complémentaires mêlées à l’expertise des deux équipes réunies, permettent désormais aux deux marques de proposer un écosystème complet », indiquent les plateformes dans un communiqué.
Plus de 480 millions d’euros récoltés
Ulule et KissKissBankBank « ont permis depuis 15 ans à 80 000 projets entrepreneuriaux, solidaires, créatifs et culturels de voir le jour sur leurs plateformes. Ensemble, ils représentent une communauté de 9 millions de personnes et plus de 480 millions d’euros collectés ».
Dans le détail, 48 000 projets ont été soutenus. Avec plus de 311 millions d’euros récoltés par Ulule, et plus de 29 000 projets et 177 millions d’euros récoltés sur KissKissBankBank.com. Par ailleurs, Ulule a indiqué qu’elle annoncerait d’autres idées de développement de sa plateforme pour le premier trimestre 2025.
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KissKissBankBank.com a été lancé en 2009 avant de devenir filiale de la Banque Postale en 2017. Ulule est rentable depuis 2020, a indiqué Arnaud Burgot, mais KissKissBankBank n’a pas atteint la rentabilité. Début novembre, Lendosphere, filiale du groupe 123 IM, a annoncé l’acquisition à 100 % de Lendopolis, filiale du pôle de financements participatifs et solidaires KissKissBankBank & Co détenu par La Banque Postale.
Un marché au point mort en 2023
Si elles unissent leurs forces, les deux plateformes devront faire face à un marché qui marque le pas en 2023. Une première depuis 2014, date du premier cadre réglementaire du financement participatif en France. C’est le constat dressé par le dernier baromètre sur le sujet, publié en février par l’association Financement Participatif France (FPF) et le cabinet de conseil financier Mazars.
L’an dernier, la baisse globale du secteur a ainsi atteint -11,3%, pour un total de 2,089 milliards d’euros de fonds collectés. En comparaison, 2022 a vu la collecte atteindre un record de 2,3 milliards d’euros.
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Qu’est-ce qui explique cette première baisse depuis dix ans ? Le coupable n’est autre que le secteur immobilier, qui génère aujourd’hui environ les deux tiers des opérations de financement participatif en France. En 2023, la collecte dans ce secteur (qui se fait principalement au travers d’emprunts obligataires) est en forte baisse (-28%), totalisant 1,161 milliard d’euros collectés (un niveau similaire à 2021), contre 1,607 milliard d’euros en 2022.
Cela dit, cette tendance à la baisse n’occulte pas la bonne dynamique du financement participatif mondial en France, selon cette dernière étude qui a interrogé 150 plateformes du secteur. Depuis 2015, le volume des fonds levés a en effet été multiplié par 12, totalisant plus de 9 milliards d’euros, tous modèles transactionnels confondus (don, prêt, investissement).
« Cela confirme la tendance de fond en faveur du financement participatif comme solution de financement à part entière, largement plébiscitée par les Français »avait joué FPF et Mazars
(Avec l’AFP)
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