Le Premier ministre Michel Barnier a activé ce lundi 2 décembre l’article 49.3 de la Constitution concernant le budget de la Sécurité sociale. Il est désormais sous la menace d’une motion de censure de la part du RN et de la gauche. Ce qui empêcherait le vote des budgets de l’État et de la Sécurité sociale 2025. Voici les conséquences.
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Plus d’impôts
L’impôt sur le revenu d’une grande partie des contribuables pourrait augmenter l’année prochaine. Ce serait l’une des conséquences d’une chute du gouvernement et de la non-adoption du budget de l’État pour 2025. Le texte prévoit une indexation du barème de l’impôt sur le revenu à l’inflation, soit 2 %.
Le fait de ne pas indexer aurait des répercussions. Pour les comprendre, il faut garder à l’esprit que les revenus imposables sont imposés par tranches, chacune avec un taux. L’indexation permettrait à un contribuable célibataire sans enfants (une part d’impôt) de devenir imposable sur ses revenus 2024 (déclarés en mai 2025) à partir de 11 520 € (et non plus 11 294 €). En l’absence d’indexation, l’entrée fiscale resterait à 11 294 €. Toutefois, les salaires devraient augmenter en moyenne de 1,4 % en 2024.
Cette modeste hausse (inférieure à l’inflation) risque d’être érodée par l’entrée en impôt sur le revenu (380 000 ménages concernés, selon le gouvernement). Les impôts des contribuables des autres tranches augmenteraient également. “Les Français paieraient trois milliards d’impôts de plus”, calcule Véronique Louwagie, vice-présidente (Droite républicaine) de la commission des finances de l’Assemblée.
Un cadeau pour les plus riches
La contribution supplémentaire sur les hauts revenus, qui devrait concerner 24.300 ménages, et rapporter deux milliards, ne serait pas mise en œuvre sans un budget de l’Etat.
Incertitudes pour les fonctionnaires
Les fonctionnaires de l’État continueront d’être payés en janvier, même sans budget. “Pour assurer la continuité des services publics, le gouvernement devra voter une loi spéciale, l’autorisant à récupérer des impôts, indique Charles de Courson, rapporteur (Liot) du budget à l’Assemblée. Et de débloquer des crédits à hauteur de ceux votés en 2024. »
Sauf qu’entre 2024 et 2025, la masse salariale, même en l’absence d’augmentation du point, pourrait continuer à augmenter, notamment en fonction de l’ancienneté. « À l’automne 2025, on pourrait bien se retrouver en difficulté pour payer les salaires, believes Véronique Louwagie. Il faudra donc une loi pour compléter le financement. »
Des retraites plus améliorées
L’augmentation des retraites de base figure dans le budget de la Sécurité sociale, lui aussi en suspens. Il prédit une hausse de 0,8% en janvier 2025. Et une deuxième hausse de même hauteur au 1est Juillet pour les petites pensions. “Si ce texte tombe, on revient à la formule légale d’indexation, indique Claude Wagner, de la CFDT à la retraite. A savoir l’inflation moyenne sur un an, observée trois mois avant la réévaluation. » Les retraites seraient ensuite réévaluées en janvier 2025 d’ici « 2,2 % » pour tous les retraités.
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