Cinq jours après l’entrée en vigueur d’une trêve entre l’Etat hébreu et le Liban, au terme de plus d’un an d’hostilités transfrontalières et de deux mois de guerre ouverte, l’armée israélienne multiplie les violations de l’accord de cessez-le-feu, arguant des raisons “sûr”perturbant le calme précaire qui règne dans le sud du pays.
Couvre-feu au sud de Litani
La France, qui parraine l’accord aux côtés des Etats-Unis, a déjà fait état ces dernières 24 heures de 52 violations présumées du cessez-le-feu par l’armée israélienne et accuse Israël de contourner le comité international chargé de veiller au respect de l’accord, rapportent les médias israéliens. y compris Yedioth Ahronoth et i24News.
Dès mercredi, l’armée, par la voix de son porte-parole arabophone, Avichay Adraee, a imposé un couvre-feu (de 17 heures à 7 heures) au sud du fleuve Litani. Avant de dessiner, vendredi, une zone géographique large d’une dizaine de kilomètres au nord de la frontière avec le Liban, où les habitants ont interdiction de se déplacer ou de rentrer chez eux, citant une soixantaine de villages. « Quiconque voyage au sud de cette ligne est exposé à un danger » il a assuré à X.
Le même jour, des avions israéliens ont bombardé « sites d’infrastructures militaires » près d’un point de passage à la frontière entre la Syrie et le Liban. Ces infrastructures « ont été activement utilisés par le Hezbollah pour faire passer clandestinement des armes de la Syrie au Liban après l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu » Mercredi, « représentant une menace de facto pour l’État d’Israël », justifie-t-elle dans un communiqué publié sur Telegram. L’armée de l’État juif a également ouvert le feu sur des habitants assistant à des funérailles à Khiam, selon l’Agence nationale de presse libanaise (Ani).
Bourdonnement de drones
Pour la seule journée de samedi, l’armée israélienne a annoncé avoir mené quatre frappes, dont une visant “une installation du Hezbollah (…) dans la région de Saïda », la grande ville du sud du Liban. Elle a également déclaré avoir ciblé “un véhicule militaire opérant à proximité d’un site de fabrication de fusées du Hezbollah.” Trois personnes, dont un enfant de 7 ans, ont été blessées lors d’une frappe contre un véhicule à Majdal Zoun, dans le sud du pays, a indiqué le ministère libanais de la Santé. Par ailleurs, un raid israélien a fait deux morts et deux blessés à Rab El-Thalathine, près de Marjeyoun, au sud du Liban, rapporte l’agence Ani citant un correspondant sur place.
Au-delà de ces violations, c’est surtout le retour du drone des drones survolant le territoire libanais qui inquiète les habitants après quelques jours de silence. « Les bruits des drones israéliens se font à nouveau entendre à Beyrouth au quatrième jour du cessez-le-feu. Ils avaient disparu. » écrit le journaliste libanais Wael Taleb sur X. « Des drones de reconnaissance survolent la capitale à basse altitude » approuve Mohamad Chreyteh, directeur du bureau de Beyrouth du média Deutsche Welle, sur le réseau social. Des avions de combat israéliens ont également survolé la ville de Nabatiyeh, au sud du Liban, selon le quotidien local. L’Orient-Le Jour.
Décrit par l’armée libanaise comme « violations » de l’accord de cessez-le-feu, ces attaques ont de quoi soulever de nombreux doutes sur la solidité de la trêve. Ils démontrent la volonté de Tel-Aviv de conserver la possibilité d’intervenir à volonté sur le territoire libanais via des frappes ciblées, comme c’est le cas depuis des années en Syrie voisine, au nom de son ” sécurité “.
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