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Au lycée de la Légion d’honneur, les saluts nazis sont tolérés – Libération

Deux lycéens de l’établissement scolaire Légion d’honneur, établissement prestigieux de Saint-Denis, ont été exclus en novembre pour avoir voulu se prendre en photo en train de faire le salut nazi. Ils furent cependant sauvés par le général Lecointre qui dirige l’institution.

La maison d’enseignement de la Légion d’honneur, sorte de collège et lycée pour jeunes filles accessibles sous conditions strictes, assure « favoriser l’ouverture intellectuelle dans un cadre pédagogique rigoureux ». Que se passe-t-il lorsque les élèves dépassent les limites ? Pas beaucoup. Le canard enchaîné a rapporté ce mercredi 20 novembre que quatre lycéennes de deuxième ont voulu, le 14 octobre, se faire prendre en photo alors qu’elles effectuaient un salut nazi dans les dortoirs. Ils ont été dénoncés par un autre étudiant qui a refusé de prendre la photo. Les contrevenants ont été temporairement exclus et un conseil de discipline a conduit à l’exclusion définitive de deux d’entre eux, et à une peine avec sursis pour les autres. Mais l’ancien chef d’état-major des armées et chef de l’établissement, le général Lecointre, a choisi d’annuler la décision le 8 novembre et de réintégrer les deux principaux délinquants.

Une décision surprenante, d’autant plus que les deux concernés n’en étaient pas à leur première farce. Selon le palmipède, l’un des deux exclus avait déjà été surpris par la direction en train de chanter Érika, une chanson de marche de la Wehrmacht très populaire dans les milieux nostalgiques de la dictature nationale-socialiste. L’autre jeune femme n’est pas en reste, ayant déjà été sanctionnée pour des propos racistes et xénophobes.

Asseyez-vous

La décision du général Lecointre a suscité l’émoi au sein du personnel éducatif de l’établissement créé en 1805 par Napoléon, qui a expliqué qu’il l’avait vécu comme « une humiliation ». La maison d’enseignement de la Légion d’honneur est en fait un établissement scolaire un peu particulier, allant de la sixième aux classes préparatoires et BTS, et dont la partie lycée est installée dans l’ancien cloître de la basilique Saint-Denis, en Seine. -Saint-Denis. Elle n’accueille que des jeunes filles dont les parents, grands-parents ou arrière-grands-parents, français ou étrangers, sont décorés de l’ordre national de la Légion d’honneur, de l’Ordre national du Mérite ou de la médaille militaire. . L’uniforme est exigé et la discipline est particulièrement stricte.

La bronca s’est également répandue parmi quelque 200 étudiants qui ont décidé, dans un geste inédit, d’organiser un sit-in devant le bureau du CPE pour dénoncer la non-exclusion de leurs camarades de tendance néonazie. Au lieu d’être félicités pour ne pas transiger avec l’apologie du Troisième Reich, ils ont été vertement réprimandés par Julien Le Gars, secrétaire général de la chancellerie de la Légion d’honneur, qui a dénoncé leur « Esprit de controverse » et leur volonté « de se faire justice eux-mêmes ». Interrogé par le canard, Le général Lecointre a déclaré qu’il acceptait pleinement sa décision : « Expulser ces lycéennes aurait été anti-éducatif et n’aurait fait que déplacer le problème vers un autre lycée. Ces étudiants devront chacun m’écrire une lettre pour m’expliquer pourquoi ce qu’ils ont fait est grave et je les recevrai ensuite dans mon bureau. » dit l’officier supérieur.

 
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