Nouveau rebondissement dans l’affaire de la rétractation de Ziad Takieddine et de ses accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 ? Et cela concernerait l’épouse de l’ancien président de la République (2007-2012).
Entendue d’abord comme témoin en juin 2023 puis comme « plainte » en mai dernier par les enquêteurs, Carla Bruni-Sarkozy a été auditionnée par deux juges d’instruction le 9 juillet. Ces derniers ont alors décidé de le mettre en examen pour « recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs d’association de malfaiteurs ». en vue d’une fraude au jugement en bande organisée.
La volte-face de l’artiste
Au cœur des investigations, un téléphone surnommé « 43 97 ». Les juges soupçonnent qu’il a été utilisé par le couple Sarkozy pour communiquer discrètement avec « Mimi » (Michèle) Marchand, ex-papesse de la presse people et ancienne amie du mannequin, également mise en cause. Devant la police en mai, le chanteur de Quelqu’un m’a dit avait nié avoir tenu cette ligne ni avoir eu connaissance des prétendues initiatives visant à disculper son mari.
Acculée par les questions des enquêteurs sur les incohérences de sa version, la chanteuse a lâché : “J’essaie de trouver des explications.” Mais le 9 juillet, selon ses déclarations aux juges dont l’AFP vient d’avoir connaissance, Carla Bruni-Sarkozy a fini par admettre avoir « utilisé ce téléphone par points de suspension, parfois ». C’est la police qui me l’a dit, parce que je ne m’en souvenais pas.
Un échange de SMS avec « Mimi » Marchand scruté
“Cette ligne n’est pas une ligne occulte comme je l’ai lu dans la presse”, elle avait été “ouverte pour mes enfants” qui l’ont aidée, comme la police, à lui rafraîchir la mémoire, a-t-elle aussi rappelé l’artiste de 56 ans.
Elle justifie son utilisation par le fait que sa ligne principale aurait été bloquée à l’étranger, que son téléphone habituel serait tombé en panne « en faisant l’ElliptiGO » (un vélo elliptique) ou encore parce que ses messageries auraient été piratées.
Mais si Carla Bruni-Sarkozy a reconnu la preuve de la possession du « 43 97 », le mannequin s’est obstiné à nier être l’auteur et le destinataire des SMS échangés avec Mimi Marchand qui semblent liés à cette opération dite « Sauver Sarko ». . « .
« Le 18 octobre 2020, vous apprenez que Mimi Marchand part au Liban » pour rencontrer Ziad Takieddine, « le 22 octobre vous lui demandez à son arrivée si tout va bien, et le 1er novembre, vous recevez un long message d’information. Comprenez-vous que nous nous posons la question ? », raconte alors l’un des juges début juillet. Carla Bruni-Sarkozy nie alors avoir lu ce dernier message, mais le juge prouve techniquement le contraire. « Dont l’acte. Je n’ai aucun souvenir », poursuit le mannequin.
Bruni-Sarkozy : « U“Coïncidence absolue”
« Nicolas Sarkozy est-il la destination finale ? » du rapport, lui demande-t-on. «Je ne l’ai pas lu et je n’ai laissé personne le lire», atteste encore Carla Bruni-Sarkozy. « Comment expliquez-vous » que ce téléphone apparaisse à des dates « assez clés » ? » dans l’opération présumée, ont ensuite été interrogés les magistrats.
« Pour moi, c’est une coïncidence absolue », certifie l’artiste, coïncidence orchestrée selon elle par Mimi Marchand, qui « ment », qui « manipule » et pour qui elle nourrit désormais une « hostilité » assumée : « Quelqu’un qui est allé en prison , ce n’est jamais par hasard», affirme Carla Bruni-Sarkozy.
Interrogés par l’AFP, ses avocats Paul Mallet et Benoît Martinez ont répondu que cette ligne avait été ouverte “bien avant” l’opération objet de cette enquête et est “donc sans rapport avec celle-ci”. “Carla Bruni-Sarkozy apportera des preuves démontrant qu’elle l’a utilisé pour communiquer occasionnellement avec des proches, sans aucun rapport avec la procédure”, ont-ils ajouté.
Egalement interrogée, Me Caroline Toby a indiqué que sa cliente Mimi Marchand « a lu avec étonnement les déclarations dures tenues par Carla Bruni-Sarkozy à son égard. Elle a toujours soutenu que ni elle ni son mari n’étaient directement ou indirectement impliqués (dans les) actes reprochés. Elle ne comprend pas ce procès d’intention.