L’agent infiltré (1/6) – Voir la série

Dans le métro de Hambourg, Emilia laisse par inadvertance son téléphone portable sur un siège. Alors qu’elle donnait rendez-vous à l’homme qui l’avait retrouvé, ce dernier fut abattu devant elle… Retour neuf jours plus tôt : la préfecture de police de Hambourg était en alerte. El Adoua, instigateur d’un attentat sanglant à Oslo, vient d’être abattu en Italie. Egalement recruteur, il serait resté à Hambourg deux semaines plus tôt. La police soupçonne une agression imminente lors d’un concert à la Philharmonie de l’Elbe. Sous les ordres de Rose Kuhlenkampf, de la police judiciaire régionale, Gabriel Bach, un agent aux méthodes douteuses et au passé sulfureux, est mis sur le dossier aux côtés de Holly Valentin, une jeune recrue brillante de la division antiterroriste. Alors qu’ils entrent en contact avec le trafiquant et informateur Youssef Hassan, qui pourrait les renseigner sur les associations d’El Adoua, Raza Shaheen, un jeune Afghan sans histoire, se retrouve bientôt entraîné, malgré lui, dans l’enquête…

Anatomie d’un fiasco
En adaptant une série britannique à succès, Informateurcondensé dans le temps et transposé dans la ville hanséatique – et son importante communauté afghane –, le cinéaste allemand Matthias Glasner fait mouche, et nous entraîne dans une intrigue nerveuse avec des personnages bien définis, une série de rebondissements et de fausses pistes. Un thriller qui plonge, aux côtés de héros souvent peu sympathiques, dans les arcanes du contre-terrorisme allemand, où personne – entre le renseignement, la police fédérale et celle du Land, aux intérêts divergents – ne joue tout à fait juste. Le concert a-t-il réellement eu lieu ce soir à la Philharmonie ? La série entière est construite comme un flashback, dépliant sous forme de puzzle l’anatomie d’un fiasco policier, ouvrant chaque épisode sur la soirée fatidique, puis sur le procès de l’attentat. Sur le banc des accusés, les décideurs qui, contrairement aux infiltrés et informateurs qu’ils jettent froidement sur le terrain, n’auront jamais eu à mettre la main à la pâte.