La volonté de François Bayrou de diviser la loi en deux divise les rangs de l’Assemblée nationale

Le Premier ministre a indiqué mardi vouloir un texte sur les soins palliatifs et un second sur l’aide active à mourir.

Publié le 21/01/2025 22:12

Temps de lecture : 3min

François Bayrou à l’Assemblée nationale le 21 janvier 2025. (BERTRAND GUAY / AFP)

C’est l’un des débats qui ont été stoppés par la dissolution de l’Assemblée, puis par la censure du gouvernement Barnier : la loi sur la fin de vie n’est pas encore réinscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Mais François Bayrou souhaite désormais le diviser en deux. « Fin de vie et soins palliatifs, je pense que ce sont deux sujets distincts »a déclaré le Premier ministre devant les députés macronistes d’Ensemble pour la République, mardi 21 janvier. Son entourage précise qu’il souhaiterait que deux textes différents, l’un sur les soins et l’autre sur l’aide active à mourir, soient examinés l’un après l’autre en Parlement. A l’Assemblée nationale, cette annonce a suscité l’incompréhension de nombreux députés, y compris dans les rangs de la coalition présidentielle.

De nombreux députés espéraient reprendre l’examen d’un texte unique le mois prochain. «Je n’accepterai pas qu’on reporte indéfiniment la partie sur l’aide médicale à mourir», a lancé Olivier Falorni, député en pointe sur le sujet, qui n’avait pas été prévenu par le Premier ministre, alors même qu’il fait partie du groupe Modem.

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Il y a quelques élus du camp présidentiel pour défendre le Premier ministre : “C’est sans doute un moyen d’aller plus vite, d’être plus efficace”estime Stéphanie Rist, qui rappelle que ce sujet divise chaque camp politique. Mais son collègue Stéphane Travert n’est pas d’accord avec cette idée : « On ne peut pas s’arrêter en plein quart de quart » à ce sujet. Il assure que le texte en un seul morceau pourra trouver une majorité à l’Assemblée.

Insoumise denounces a “sabotage” : “François Bayrou veut torpiller le texte, car il a toujours été hostile à l’aide médicale à mourir. » assure Hadrien Clouet qui parle de “subterfuge” de la part du gouvernement. Son collègue Sébastien Peytavie dénonce également “très mauvaise idée”qui vise, selon lui, à plaire à la droite républicaine : “on sait que le texte n’a pas été adopté au Sénat”souligne l’élu écologiste.

A droite, Philippe Gosselin confirme sans enthousiasme : «C’était ce que nous avions demandé. Nous avons eu l’impression d’être piégés par ce texte”de ne pas pouvoir voter le premier volet qui renforce les soins palliatifs, tout en s’opposant à l’euthanasie, résume-t-il. Mais les partisans du texte initial n’ont pas dit leur dernier mot : près de 250 d’entre eux ont cosigné la proposition d’Olivier Falorni. Et ils cherchent désormais une astuce calendaire pour inscrire ce texte unique à l’ordre du jour de l’Assemblée, peut-être en mars.

France

 
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