Qu’est-ce que « l’état d’urgence nationale » déclaré par Donald Trump ?

Qu’est-ce que « l’état d’urgence nationale » déclaré par Donald Trump ?
Qu’est-ce que « l’état d’urgence nationale » déclaré par Donald Trump ?

Le nouveau président américain utilisera cet outil législatif afin, notamment, d’accélérer la mise en place de nouvelles opérations pétrolières et gazières tout en revenant sur certaines décisions de Joe Biden.

Donald Trump n’a pas tardé à agir sur les questions énergétiques. Lors de son discours d’investiture, lundi 20 janvier, le nouveau président américain a annoncé qu’il allait déclarer « l’état d’urgence énergétique nationale », conformément à une promesse qu’il avait faite lors de la campagne électorale. Le Brennan Center for Justice de l’université de New York indique que cet outil législatif permet au président d’utiliser jusqu’à 150 pouvoirs spéciaux habituellement utilisés face à des catastrophes naturelles ou même à des attentats terroristes.

Cette fois, Donald Trump entend déclarer l’état d’urgence nationale dans le cadre de son plan visant à libérer la production énergétique américaine tout en revenant sur les décisions prises par Joe Biden pour lutter contre le changement climatique. La mesure sera prise dans la foulée de son discours d’investiture lundi et facilitera notamment l’implantation de nouvelles opérations pétrolières et gazières aux Etats-Unis.

Alimenter les usines d’intelligence artificielle

Lors de son discours à la Capital One Arena, une salle de 20 000 places au centre de la capitale américaine, le président élu a évoqué l’objectif de cette augmentation de la production d’énergie. “Nous allons utiliser nos pouvoirs d’urgence pour permettre aux pays, aux entrepreneurs et aux personnes qui ont beaucoup d’argent de construire de grandes usines, des usines d’intelligence artificielle”, a-t-il déclaré.

“Nous avons besoin du double de l’énergie dont nous disposons déjà, et cela finira par être plus que cela.”

Si Donald Trump ne devait pas pouvoir user de ces pouvoirs spéciaux pour construire davantage de centrales électriques, il devrait en revanche lever le moratoire sur les nouvelles licences américaines d’exportation de GNL, mesure promulguée par son prédécesseur. Il devrait également ordonner à son administration de supprimer les incitations fédérales en faveur des véhicules électriques. Parmi les autres mesures sur lesquelles Trump devrait revenir, citons les réglementations gouvernementales sur la pollution des véhicules et l’économie de carburant qui ont contribué à réduire les émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis.

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Pas de nouveau forage dans une vaste zone maritime du pays

Enfin, Donald Trump devrait rapidement revenir sur le « dernier geste pour l’environnement » de Joe Biden. Début janvier, le président démocrate a annoncé l’interdiction de tout nouveau forage pétrolier ou gazier « offshore » dans une zone maritime couvrant plus de 2,5 millions de kilomètres carrés. L’interdiction, qui n’a pas de date de fin, s’appliquera le long de la côte atlantique des États-Unis et de la côte Pacifique, dans l’est du golfe du Mexique et au large des côtes de l’Alaska, dans le détroit de Béring. « Le moment est venu de protéger ces côtes pour nos enfants et petits-enfants », a justifié le président sortant dans un communiqué, ajoutant :

« Il est clair pour moi que le potentiel relativement faible de ces zones en matière de combustibles fossiles ne justifie pas les risques pour l’environnement, la santé publique et l’économie que poseraient de nouvelles concessions et de nouveaux forages. »

Son successeur à la Maison Blanche a déjà annoncé qu’il « annulerait immédiatement l’interdiction » dans une interview à la radio. Mais il pourrait en réalité être difficile pour le milliardaire de 78 ans de revenir sur cette décision de Joe Biden, qui s’appuie sur une loi de 1953 donnant autorité au gouvernement fédéral sur l’exploitation des ressources des fonds marins au large des côtes. , la « Loi sur les terres du plateau continental extérieur ». Ce texte ne prévoit pas expressément le droit du président de revenir, sans passer par le Congrès, sur une décision d’interdiction de nouveaux forages.

Selon Bloomberg, la légalité de l’annulation de Donald Trump sera probablement tranchée par les tribunaux fédéraux. Et le bilan du président républicain ne plaide pas en sa faveur : lors de son premier mandat, il a tenté d’annuler un retrait des eaux arctiques, datant cette fois du mandat Obama et a finalement été rejeté par un tribunal fédéral de district basé en Alaska.

 
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