Effet boule de neige. Depuis sa diffusion dimanche, le reportage de « Sept à Huit » qui retrace la vaste escroquerie subie par Anne ne cesse de faire sensation. Durant une vingtaine de minutes, le magazine est revenu sur le récit de cette femme de 53 ans, qui vivait à Maurice depuis plusieurs années au moment des faits.
Victime d’une arnaque affective, elle a versé pendant un an et demi au total 830 000 euros à un escroc se faisant passer pour Brad Pitt, mais aussi pour des proches de l’acteur hollywoodien. Elle a porté plainte en octobre 2024 à la gendarmerie de Sainte-Marie (La Réunion), où elle réside depuis l’automne.
Face à la vague de réactions entre dimanche et lundi ainsi qu’aux messages reçus par Anne, TF 1 a supprimé le rediffusion de “Sept à Huit” de sa plateforme TF 1+ lundi en fin de journée. Le dernier numéro diffusé a été remis en ligne dans une version abrégée qui à aucun moment n’évoque le sujet concernant Anne. Cette décision a été prise d’un commun accord entre Éléphant, le producteur de l’émission dominicale, et la chaîne en raison de la vague de cyberharcèlement qui a touché la décoratrice d’intérieur et du « dénigrement » dont elle a été victime, nous a-t-on indiqué. -nous l’avons fait savoir.
La victime évoque un refus de son anonymat
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais Anne accuse la Une d’avoir réduit sa mésaventure à celle d’une femme naïve « tombée amoureuse d’un faux Brad Pitt ». Au Parisien, elle affirme que c’est la production qui a proposé la création d’une cagnotte en ligne pour l’aider financièrement, mais aussi que l’émission a refusé qu’elle et sa meilleure amie soient floutées pendant la diffusion. du rapport. Parallèlement, elle confirme être l’auteur de plusieurs messages sur les réseaux sociaux dans lesquels elle critique vivement le rendu du tournage et annonce avoir mis en première page “Sept à Huit”. Cependant, ni Anne ni ses avocats ne nous ont donné accès à ce document.
S’exprimant également dans le reportage, Marwan Ouarab, fondateur d’une société qui lutte contre les escrocs en ligne et qui a mené des recherches pour retrouver ceux qui ont arnaqué Anne, a également déclaré au Parisien avoir mis en demeure le 12 janvier au soir auprès du société Éléphant, au motif que « la réputation de (son entreprise) a également été touché par cette affaire.
“Anne est une victime et nous l’avons abordée comme telle”
En réponse à ces accusations, Philippe Pecoul, directeur de la rédaction de « Sept à Huit », a déclaré au Parisien que « ni Anne ni aucun représentant légal ne nous ont adressé de mise en demeure. À ma connaissance, TF 1 n’en a pas reçu non plus », nous précise-t-il. Le témoin “n’a jamais demandé à être flouté” à l’écran, ajoute le journaliste. Quant à la cagnotte en ligne, « c’était une idée qu’elle avait elle-même », dit-il. Il existe également des écrits qui en attestent. (…) C’est elle qui l’a initié. »
Philippe Pecoul souligne que les 21 minutes consacrées à Anne ne mentionnent que « des faits qu’elle nous raconte elle-même, sur la base de documents qu’elle nous fournit, et de témoignages de ses proches. Nous ne faisons que reconstituer les mécanismes de cette arnaque qu’elle explique très bien elle-même. Nous avons fait notre travail de journalistes”, poursuit-il, avant de rappeler qu’Anne “est une victime et (quoi) nous l’avons abordé comme tel. Quant aux 40 000 euros d’économies qu’elle aurait et qu’elle nie avoir, « Sept à Huit » confirme avoir fait prendre des notes à la journaliste lorsqu’elle a « cassé » la répartition de cette somme.
Anne devrait témoigner ce samedi sur M 6
« Nous regrettons cette campagne de diffamation. Cela l’a beaucoup affectée et nous le comprenons. C’est étonnant et consternant de voir comment elle est traitée sur les réseaux sociaux. Anne est victime d’un phénomène de société très inquiétant qui est la cyberfraude. C’est d’abord ce qui doit attirer l’attention », défend celui qui dirige le magazine créé en 2000.
Anne semble toutefois vouloir poursuivre la médiatisation de son histoire : un sujet de l’émission de M 6 « La grande semaine » sera consacré ce samedi à l’arnaque dont elle a été victime, a appris Le Parisien auprès de la chaîne. La quinquagénaire devrait témoigner par vidéo, tandis que sa fille, son avocat et le hacker Marwan seront présents sur le plateau.