Mayotte menacée par la tempête tropicale Dikeledi, pré-alerte cyclone émise et rentrée scolaire reportée

OUTRE-MER – De mal en pis. Alors que Mayotte se remet très douloureusement du passage dévastateur du cyclone Chido mi-décembre, l’archipel reste une nouvelle fois sur ses gardes. En cause : le « forte » tempête tropicale Dikeledi, en raison de laquelle une pré-alerte cyclone a été émise ce vendredi 10 janvier au matin.

« Météo France surveille une dépression, baptisée Dikeledi, qui traversera Madagascar ce samedi en fin de journée », peut-on lire sur les réseaux sociaux du préfet de Mayotte. ” Dikeledi devrait transiter à 140 km au sud de Mayotte samedi soir ainsi que dimanche dans la journée. »

Le prévisionniste national estime qu’au passage au plus près du petit archipel de l’océan Indien, des rafales de vent pouvant atteindre 90 à 100 km/h devraient être enregistrées à Mayotte (contre plus de 220 km/h lors du passage de Chido en décembre). 14). Météo France met également en garde contre “un risque de submersion marine sur les côtes” et prévoit de « fortes précipitations intermittentes » jusqu’à la nuit du dimanche au lundi.

De fortes pluies et un risque de submersion marine

Sur le plateau de la chaîne de télévision de Mayotte La 1ère, Floriane Ben Hassen, la responsable mayotte de Météo France précise que les « impacts de périphérie » de Dikeledi se feront sentir à Mayotte. ” Le plus important ce sera la pluie : on aura les bandes périphériques pluie-orage qui vont impacter (sic) Mayotte de manière significative (…) Et on pense aussi que lié aux vagues générées par le vent, on aura une petite submersion marine dans les villages côtiers. »

Face à ce bulletin, les autorités locales ont donc émis des consignes de sécurité, suggérant aux habitants d’éviter de sortir à proximité des rivages ou en hauteur, de vérifier les portes et fenêtres de leur logement, et de préparer des trousses de premiers secours. . La préfecture conseille également de prévoir des réserves d’eau et de nourriture, un défi compte tenu de la situation sur place ces dernières semaines.

Rentrée scolaire reportée et hôpital de campagne fermé

Par ailleurs, alors que la rentrée scolaire était prévue le 13 janvier – au grand désarroi de la communauté éducative – le préfet François-Xavier Bieuville a annoncé qu’elle sera « reporté de quelques jours pour absorber ce nouveau choc, pour être sûr d’y être préparé ».

De la même manière, le vaste hôpital de campagne qui fonctionnait à pleine capacité depuis Noël pour soulager les équipes de l’hôpital de Mamoudzou, durement touché par le Chido, cessera d’accueillir des patients. ” La sécurité civile protège les équipements de L’Escim, pour mieux les redéployer », a écrit la préfecture sur les réseaux sociaux, précisant que les urgences de l’hôpital ordinaire continuent de fonctionner.

Il faut dire que la question sanitaire, comme celle de l’eau, est cruciale depuis un mois. La préfecture a recommandé aux habitants d’anticiper tout traitement médicamenteux en cas de pathologies et a conseillé aux personnes souffrant d’insuffisance rénale ou respiratoire de s’adresser à “sans plus tarder” leur établissement de santé.

Selon le dernier bilan, Chido, troisième système tropical nommé de la saison cyclonique, a fait au moins 39 morts et plus de 5 600 blessés à Mayotte, le département le plus pauvre de France. Dikeledi est le quatrième système nommé lors d’une saison déjà inhabituelle puisque les eaux de surface sont particulièrement chaudes (environ 30°C), ce qui fournit plus d’énergie aux tempêtes. Un phénomène qui ne cesse de s’accentuer avec le réchauffement climatique, et qui a été observé cette année dans l’Atlantique Nord et l’océan Pacifique notamment.

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