Le Premier ministre canadien Justin Trudeau pourrait annoncer sa démission d’ici quelques jours, selon les médias.
Il envisage de quitter son poste de chef du Parti libéral au pouvoir, ce qui mettrait également fin à ses neuf années en tant que Premier ministre.
Le mois dernier, son ministre des Finances a démissionné, invoquant des désaccords politiques tels que la manière de gérer la menace de Donald Trump d’imposer des droits de douane américains sur les produits canadiens.
La popularité de Trudeau a également chuté parmi les électeurs, les sondages suggérant que son parti est sur la bonne voie pour une défaite aux élections générales de cette année.
Le Le Globe and Mail rapporte que il pourrait annoncer son intention de démissionner avant de rencontrer son caucus de parti mercredi, pour éviter de donner l’impression que ses propres députés l’ont forcé à démissionner.
Leurs sources ont déclaré qu’il n’était pas clair si Trudeau partirait immédiatement ou resterait Premier ministre jusqu’à ce qu’un nouveau chef soit choisi.
Et ils ont souligné qu’il n’avait pas encore pris de décision définitive sur son avenir.
Celui qui prendra la relève devra diriger le parti tout au long d’une campagne électorale tout en naviguant dans une éventuelle guerre commerciale avec les États-Unis.
Les élections doivent avoir lieu avant octobre, mais un changement à la tête du Parti libéral pourrait accroître les appels à un vote anticipé dans les mois à venir.
Le départ de Trudeau mettrait fin à une époque déterminante de la politique canadienne.
Il a porté son parti au pouvoir de manière inattendue en 2015, remportant une campagne qui avait débuté avec la troisième place.
Le jeune dirigeant au visage frais, alors âgé de 43 ans, a promis un nouveau type de politique centrée sur une politique d’immigration ouverte, une augmentation des impôts sur les riches et la lutte contre le changement climatique.
Mais son premier mandat a été semé de scandales. Ces dernières années, il luttait contre une popularité en baisse alors que la frustration grandissait face au coût de la vie et à son propre style de gouvernement.
Plus d’une douzaine de ses propres députés ont appelé à sa démission, tandis que les sondages suggèrent que les deux tiers des électeurs le désapprouvent.
Seulement 26 % des personnes interrogées lors d’une enquête Ipsos de septembre ont déclaré que Trudeau était leur premier choix pour le poste de premier ministre, le plaçant 19 points derrière le chef conservateur Pierre Poilievre.
L’histoire n’est pas non plus du côté de Trudeau, avec seulement deux premiers ministres qui ont effectué quatre mandats consécutifs.
Poilievre a accédé à la tête de son parti en 2022 grâce à la promesse de réduire les impôts, de lutter contre l’inflation et de protéger les libertés individuelles.
L’homme de 45 ans a également rallié son soutien aux camionneurs du Freedom Convoy qui protestaient contre les mandats de Covid – un blocus qui a paralysé les villes canadiennes, dont Ottawa.
Le prochain premier ministre du Canada devra faire face à la menace de tarifs douaniers du nouveau président américain Donald Trump.
Il s’est engagé à imposer des droits de douane de 25 % sur les produits canadiens si le pays ne protège pas sa frontière commune contre le flux de migrants irréguliers et de drogues illégales.
Le « grave défi » que cela pose a été évoqué dans la lettre de démission de la ministre des Finances Chrystia Freeland, qui a démissionné quelques heures avant la date prévue pour la présentation de son budget annuel.
Elle a déclaré que Trudeau l’avait informée qu’il ne voulait plus qu’elle soit la principale conseillère économique de son gouvernement.