C’est au numéro 74 de l’avenue des Champs-Élysées qu’il fallait être ce vendredi 3 janvier. La Fnac avait annoncé en grande pompe une grande braderie préfermeture, qui a attiré des milliers de personnes. Le départ de l’enseigne, présente sur l’avenue depuis 1997, est une étape de plus dans la transformation de la célèbre artère, de plus en plus désertée par les riverains. Du statut de plus belle avenue du monde à celui de centre commercial à ciel ouvert il n’y a qu’un pas… déjà franchi ?
Il fait beau, le ciel est bleu et les décorations de Noël ornent encore les devantures des centaines de magasins de l’avenue des Champs-Élysées. De nombreux touristes déambulent sur cette artère mythique sur laquelle cohabitent depuis plusieurs années marques de fast-fashion et boutiques de luxe. La fermeture du magasin Fnac, événement en apparence anodin, révèle le caractère de plus en plus commercial de ce célèbre quartier.
« À un moment donné, il a commencé à faire chaud »
Malgré le froid, quelque 3 000 personnes se sont déplacées pour espérer profiter des remises records de la grande vente annoncée par la Fnac, dans son magasin mythique des Champs-Élysées. Les plus ambitieux sont arrivés sur place à 7 heures du matin. Après plusieurs heures d’attente, la foule compacte a commencé à s’échauffer. ” Il y avait du monde devant les entrées PMR [personnes à mobilité réduite] et cela a créé de grandes foules. Grâce à des femmes enceintes, j’ai réussi à me faufiler dans le magasin mais la police est arrivée en grande pompe. Une dizaine de plaisanciers sont venus me pousser, même s’ils voyaient bien que nous ne pouvions pas repasser derrière les barrières. À un moment donné, il a commencé à faire chaud », raconte Ewan, 16 ans, venu du 92 pour acheter des vinyles, qui repartira bredouille et l’air vaincu.
