trois policiers déférés devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire

trois policiers déférés devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire
trois policiers déférés devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire

Les juges d’instruction estiment que les “actions concomitantes” des trois policiers déférés au tribunal correctionnel ont provoqué la mort de Cédric Chouviat en 2020.

Dans l’affaire du décès du livreur Cédric Chouviat en 2020, les juges d’instruction ont ordonné le 17 décembre le renvoi des trois policiers devant le tribunal correctionnel de Paris pour homicide involontaire, a appris BFMTV ce vendredi 3 janvier de source proche du dossier. .

Les juges estiment que leurs « actions concomitantes » ont causé la mort du père de 42 ans. Les trois policiers « ont adopté un comportement inapproprié, négligent et imprudent », selon une ordonnance de saisine révélée par Mediapart et consultée par BFMTV. Cette saisine est conforme aux réquisitions du parquet.

Une quatrième policière, qui avait été placée au cours de l’enquête sous le statut plus favorable de témoin assisté, a échappé à un procès.

Maître Pauline Ragot, qui défend l’un des policiers, confirme à BFMTV avoir fait appel de cette ordonnance de renvoi. Ce recours devra donc être examiné par la chambre de l’instruction qui confirmera ou non l’ordonnance de renvoi.

Cédric Chouviat a dit neuf fois “J’étouffe”

Cédric Chouviat était un livreur à scooter décédé par asphyxie après une interpellation tendue le 3 janvier 2020. Il a été plaqué au sol à Paris, son casque de moto sur la tête lors d’un contrôle de police, provoquant un malaise. Hospitalisé dans un état critique, son décès a été constaté le 5 janvier.

Six mois après sa mort, l’affaire était devenue emblématique des violences policières après les révélations de l’expertise judiciaire : alors qu’il était mis à terre et menotté par les policiers, Cédric Chouviat avait dit à neuf reprises « j’étouffe ». en treize secondes, avant de se sentir mal. Ses plaidoyers rappellent la mort de George Floyd, un Afro-Américain étouffé en mai 2020 par un policier blanc à Minneapolis, une tragédie qui a déclenché une immense vague de manifestations aux Etats-Unis.

« Une étape cruciale »

Le renvoi des trois policiers devant le tribunal correctionnel de Paris est « une étape importante pour la famille de Cédric » Chouviat, a déclaré Arié Alimi, l’avocat de la famille.

« C’est aussi le cas du traitement judiciaire des violences policières. L’audience sera le lieu et l’heure de débats importants sur le fonctionnement de l’institution policière et de l’institution judiciaire”, a-t-il déclaré.

Me William Bourdon et Vincent Brengarth, autres avocats de la famille, ont également salué une “étape cruciale” mais ont regretté “le choix de la qualification” d’homicide involontaire “qui déforme et obscurcit” le caractère “volontaire”, selon eux, de l’homicide involontaire. violence.

Les juges d’instruction ont décidé de poursuivre pour homicide involontaire, mais ils ont souligné avoir pris en compte les considérations des parties civiles, qui ont demandé un procès pour « violences volontaires ayant entraîné la mort ».

Un « état d’esprit » véhément ?

Dans leur arrêté rendu le 17 décembre, ils ont indiqué s’être interrogés : les policiers auraient-ils agi dans un « état d’esprit » véhément, après avoir essuyé des insultes de la part de Cédric Chouviat ? La police a affirmé avoir interprété les coups infligés au livreur plaqué au sol comme une « résistance à l’arrestation », plutôt que comme des signes de détresse. Pour autant, cette perception n’est pas « incompatible avec le positionnement agité » de la victime avant son interpellation, notent les juges d’instruction.

Les policiers ont affirmé ne pas avoir « entendu les paroles prononcées » par le livreur. Les juges d’instruction ont conclu que le dossier « ne permettait pas d’établir » une « intention de nuire » à Cédric Chouviat, mais l’objectif de « parvenir à son menottage et à son interpellation ».

Sauf que « plusieurs gestes manifestement inappropriés ont vu leurs effets se combiner » : un policier a maintenu la tête de Cédric Chouviat au niveau du cou avec son bras pendant une « durée excessivement longue », tandis que les deux autres l’ont menotté sans « tenir compte de souffrances prévisibles ».

Maxime Brandstaetter avec l’AFP

 
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