« Libérez Tommy Robinson ! » » Le milliardaire Elon Musk s’en est une nouvelle fois pris jeudi aux autorités britanniques et au Premier ministre Keir Starmer, dans une rafale de messages sur X, dans lesquels il réclamait notamment la libération de ce militant d’extrême droite. Mais qui est-il ?
De son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, Tommy Robinson est né en 1982 à Luton, au nord de Londres, en Angleterre. Il est le fils d’immigrés irlandais. Fin octobre, il a été condamné à 18 mois de prison pour violation d’une décision de justice de 2021 qui lui interdisait de réitérer des propos diffamatoires à l’encontre d’un réfugié syrien.
Hooliganisme et anti-islam
Cette figure emblématique de l’extrême droite britannique est la cofondatrice en 2009 du petit groupe islamophobe issu du mouvement hooligan, l’English Defence League. Un mouvement qu’il a dirigé jusqu’en 2013. Auparavant, ou en parallèle, il a également rejoint plusieurs partis d’extrême droite, voire fascistes, comme le British National Party, en 2004, ou le British Freedom Party.
Tommy Robinson a été condamné à plusieurs reprises, notamment pour trouble à l’ordre public. En 2005, il s’en était notamment pris à un policier en congé. En 2011, il a été reconnu coupable de hooliganisme et condamné à 12 mois de prison avec sursis. Il a également été interdit d’assister aux matchs de l’équipe de Luton pendant trois ans. Son casier judiciaire comprend également une fraude hypothécaire et une condamnation pour « usage frauduleux de passeport ».
Il se présente parfois comme journaliste, réalisant des documentaires « contestataires » sur la plateforme Urban Scoop, ou partageant des informations sur ses réseaux sociaux où il compte plusieurs centaines de milliers d’abonnés. Il a également été banni à plusieurs reprises des réseaux sociaux, notamment de Twitter en 2018 pour comportement haineux. Mais l’influenceur anti-islam a été réintégré depuis qu’Elon Musk a racheté la plateforme en 2022.
En avril 2019, Tommy Robinson s’est également essayé à une politique plus conventionnelle en se présentant comme candidat indépendant aux élections européennes. Avec un succès limité : l’expérience s’est terminée avec un score de 2,2 %.
Il est régulièrement soutenu par des personnalités de l’extrême droite européenne, comme Steve Bannon, ancien conseiller stratégique à la Maison Blanche sous Donald Trump.
Alimenter les émeutes racistes de l’été
Surtout, le militant reste une voix importante de l’extrême droite anglaise. Il a notamment été accusé d’avoir attisé les violences anti-migrants qui ont éclaté cet été. Ces émeutes racistes ont visé des mosquées et des centres d’hébergement pour migrants et ont éclaté à la suite de l’attaque au couteau qui a coûté la vie à trois jeunes filles le 29 juillet à Southport, en Angleterre. Le profil du suspect, un adolescent de 17 ans présenté à tort comme un demandeur d’asile musulman, avait fait l’objet de rumeurs sur Internet, en partie démenties.
« Pourquoi Tommy Robinson est-il en isolement pour avoir dit la vérité ? », demande Elon Musk. Depuis le retour au pouvoir des travaillistes en juillet au Royaume-Uni et les émeutes anti-migrants et anti-musulmans qui ont secoué le pays cet été, le proche de Donald Trump multiplie les commentaires sur l’actualité britannique, jugeant qu’une « guerre civile » est « inévitable » dans le pays. Il affirme que les investisseurs étrangers fuient désormais le pays.
Il s’en prend surtout au gouvernement de Keir Starmer, accusé de réprimer trop durement les émeutiers et de diriger « un Etat policier tyrannique ». Mais l’opposition conservatrice s’inquiète également de ses liens avec le parti anti-immigration Reform UK, dont il a récemment rencontré le leader Nigel Farage en Floride.