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Elisabeth Borne, lors d’un échange à Kawéni (Mayotte) ce lundi 30 septembre.
POLITIQUE – Des images potentiellement dévastatrices. Élisabeth Borne, qui fait partie de la délégation gouvernementale en déplacement à Mayotte aux côtés de François Bayrou ce lundi 30 décembre, a été directement confrontée au désarroi des enseignants, impuissants face à l’ampleur du désastre semé par le cyclone Chido.
Alors que la ministre de l’Éducation nationale était en visite à Kawéni, deux enseignants l’ont interrogée sur le manque de nourriture dont souffrait la population locale. ” Ce que tout le monde doit savoir, c’est que depuis 15 jours, dans tous les bidonvilles d’ici, Petite Terre, Grande Terre, Kawéni, Cavani, personne n’est venu. Tu peux dire ce que tu veux aux infos, la réalité est là », a lancé le premier.
En réponse, Élisabeth Borne a affirmé que des distributions avaient bien eu lieu. Ce que les deux professeurs ont réfuté. ” Ils existent, mais peut-être que les gens ne sont pas bien informés », a alors répondu le ministre de l’Éducation nationale. Ce qui fit sursauter le deuxième professeur. “ Vous dites qu’il faut aller aux points relais. Mais les gens du Lycée des Lumières doivent se rendre à la mairie de Mamoudzou », a-t-il répondu, expliquant que le voyage représente « 10 kilomètres à pied en pleine campagne, sans eau et sans nourriture ».
Et le même conclut : « c’est impossible, c’est infaisable « . Et face à cette réponse, Élisabeth Borne a brusquement tourné les talons, alors que le professeur parlait encore. ” C’est dommage », a-t-il fini par dire, comme le montrent les images de BFMTV ci-dessous.
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« Des images époustouflantes »
Publiée sur le réseau social X, la séquence a provoqué la colère de nombreux responsables politiques, mais pas que. “ Image horrible. Une ministre ne peut pas tourner les talons en ignorant les témoignages d’enseignants qui alertent sur la situation sanitaire », gronde le premier secrétaire du PS Olivier Faure. ” Images hallucinantes de la ministre de l’Éducation nationale qui tourne le dos aux enseignants de Mayotte qui décrivent la situation telle qu’elle est… L’empathie d’un poisson mort », tacle le sénateur communiste Ian Brossat.
« Illustration en une seule séquence du mépris et de l’arrogance d’un gouvernement illégitime qui navigue à vue mais croit tout faire correctement – n’en déplaise, se dit-il, aux populations sinistrées, pleurnicheuses et ingrates qu’il daigne « rencontrer » en terre inconnue », dénonce de son côté le député LFI Arnaud Saint-Martin. De l’autre côté de l’échiquier politique, les images suscitent tout autant de réactions.
Député RN de l’Aude, Frédéric Falcon a également commenté les images. ” Élisabeth Borne, fidèle à elle-même, froide et insensible, préfère se retourner et les ignorer. Le crépuscule d’un gouvernement de surface », a-t-il jugé sur le même réseau social. La scène a également choqué le syndicat enseignant Snes-FSU.
« Des aides de l’Etat qui n’arrivent pas, des personnels qui tiennent à bout de bras, parfois avec leurs fonds ou leurs cagnottes, les établissements qui accueillent les familles. Le témoignage de ce collègue est édifiant. Élisabeth Borne ne peut pas tourner le dos à cette réalité ! », déplore le premier syndicat du secondaire dans un tweet. En reportage sur place, le journaliste Louis Witter a reconnu les deux hommes et confirmé leur témoignage. « Les deux professeurs que l’on voit interpeller Borne, je les suis depuis plus d’une semaine. Au centre d’hébergement d’urgence dans lequel ils distribuent de la nourriture et de l’eau sur leurs propres fonds, ils n’ont vu personne de l’État depuis 15 jours”dit-il sur son compte X.
Pas sûr que François Bayrou, déjà accusé d’avoir négligé la situation lors de ses premiers jours à Matignon, ait eu besoin de ça.
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